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 - 14 avril 2024 - Sainte Lidwine
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Homélie

5e dimanche de Carême

« Vous saurez que je suis le Seigneur quand j’ouvrirai vos tombeaux et vous en ferai sortir, ô mon peuple ! Je mettrai en vous mon esprit et vous vivrez ». Notre Dieu est le Dieu de la vie, il n’est pas le Dieu des morts mais des vivants. La liturgie de ce dimanche insiste abondamment sur ce point.

Ce mystère du Père qui veut nous donner part à sa propre vie dans l’Esprit, nous ne pouvons l’accueillir comme une réalité dans nos existences que moyennant la foi en son Fils unique venu nous sauver. Certes, la mort est inévitable et donc apparemment triomphante et pourtant saint Paul nous dit : « Si l’Esprit de celui qui a ressuscité Jésus d’entre les morts habite en vous, celui qui a ressuscité Jésus d’entre les morts donnera aussi la vie à vos corps mortels par son Esprit qui habite en vous ». Cette une parole pleine d’espérance que l’Apôtre nous adresse ici, une parole fondée sur la foi en Jésus-Christ Sauveur, mort et ressuscité, vainqueur de la mort et du péché.

Dans l’évangile de la résurrection de Lazare ou plus exactement de la « réanimation » de Lazare, nous sommes invités à poser cet acte de foi en Jésus Christ mort et ressuscité pour nous au travers des personnages de Marthe et de Marie qui nous renvoient à deux attitudes face à la mort et plus largement face la souffrance.

A Jésus qui lui dit que son frère ressuscitera, Marthe répond : « Je sais que tu le ressuscitera au moment de la résurrection au dernier jour ». Elle renvoie son espérance dans un futur lointain. Jésus va alors la ramener au présent, à l’aujourd’hui de son salut : « Moi, je suis la résurrection et la vie. Celui qui croit en moi, même s’il meurt, vivra ; et tout homme qui vit et qui croit en moi ne mourra jamais. »
Est-ce que nous croyons qu’ici et maintenant, Jésus est la résurrection et la vie ? Ou bien renvoyons-nous à plus tard son œuvre de salut, mettant ainsi une limite à sa puissance ? La foi ce n’est pas seulement croire que Jésus est mon Sauveur et mon libérateur. C’est aussi croire en Jésus mon Sauveur et mon libérateur ici et maintenant ! C’est croire que Je suis en lui et Lui en moi : « Quiconque croit en moi, même s’il meurt, vivra et quiconque vit et croit en moi ne mourra jamais. Le crois-tu ? »

Peut-être que dans notre souffrance nous n’avons plus le ressort de confesser une espérance même dans un futur lointain. Peut-être que nous n’avons même plus la force, comme Marthe, de reprocher au Seigneur ce que nous croyons être son inaction : « Si tu avais été là Seigneur ! » Peut-être que nous ne sommes même plus capables d’argumenter devant notre malheur et que la seule chose encore en notre possibilité c’est de pleurer en restant lié dans notre mémoire à un passé heureux comme Marie au souvenir de son frère Lazare. Osons alors regarder vers Jésus. Notre Seigneur ne nous reproche pas nos pleurs ni notre émotivité. Il y a des larmes qu’il est bon de laisser couler, non pour se complaire dans la souffrance mais pour la confier au Seigneur. Mais pour nous libérer du poids qui nous écrase, Jésus a besoin de savoir où il se trouve : « Où l’avez-vous mis ? » Où as-tu cachée ta souffrance, où est cachée ta blessure ? Jésus m’invite à prendre la parole sur ce qui m’aliène, sur ce qui me paralyse, sur ce qui me fait mal. Il ne s’impose pas. Il ne veut pas violer mon intérieur. Il nous faudra répondre : « Seigneur viens et vois ». Alors, il pourra prendre sur lui ma souffrance et devant ma douleur, il frémira de compassion et versera lui aussi des larmes.

Ce tombeau devant lequel Jésus nous invite à le conduire est encore fermé. Sur sa demande, dans la foi, il nous revient de rouler la pierre qui en bouche l’entrée et de laisser revenir à la lumière et à la vie cette partie souffrante de nous-mêmes, ce « Lazare », qui y est caché, enfermé...
Si nous acceptons dans la foi de rouler cette pierre, si nous choisissons la vie, alors Jésus rend grâce et prend le relais pour la suite des opérations. Devant notre tombeau maintenant ouvert il crie : « Lazare, dehors ici ». C’est un ordre qu’il nous adressera dans un cri de recréation qui nous rappelle à la vie ! Viens ici, viens vers moi qui suis la lumière, viens à moi qui suis la vie.

Sommes-nous prêts à faire cet exode, à laisser venir à la lumière du Christ cette partie blessée et meurtrie de nous-mêmes que nous tenions si bien cachée depuis tant d’année ? Cela peut faire peur. Un nouvel acte de foi nous est demandé pour nous montrer dans la vérité de ce que nous sommes, encore liés par nos bandelettes. L’appel du Seigneur résonne-t-il en nous plus fort que toutes nos résistances ?

La liturgie de ce dimanche nous rappelle que le carême est ce temps de l’exode où le ce temps de l’exode où le Christ nous invite dans la foi à laisser les tombeaux de nos fausses sécurités, de nos culpabilités, de nos blessures, de nos repliements sur nous-mêmes.
« Seigneur fais-nous la grâce d’oser nous avancer vers la vie nouvelle que tu veux nous donner en plénitude pour nous restaurer dans la puissance de ton Esprit dans notre liberté de fils et de filles de Dieu. »


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