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 - 28 mars 2024 - Saint Gontran
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Homélie

Férie du Temps Pascal

L’Ancien Testament compare volontiers la parole à une nourriture ; ainsi dans la bouche du prophète Amos nous trouvons ces propos : « Voici venir des jours – Oracle du Seigneur – où j’enverrai la faim dans le pays, non pas une faim de pain, non pas une soif d’eau, mais d’entendre la parole du Seigneur » (Am 8, 11). Dans les Sapientiaux, le langage de la nourriture évoque aussi la Sagesse : « Ceux qui me mangent, proclament la sagesse, auront encore faim, ceux qui me boivent auront encore soif » (Si 24, 21).
Dans son discours du chapitre 6 de l’évangile de saint Jean, Jésus va reprendre ce thème vétérotestamentaire de la parole de Sagesse comme nourriture en se l’appliquant à lui-même.

Jésus le dit lui-même, « Il est » (Cf. Ex 3, 14) en personne la Parole de Sagesse incarnée. Il est le Pain de vie, le Pain vivant de la vie de Dieu la communiquant à tout homme : « Moi JE SUIS le pain de la vie » (Jn 6,35). Jésus vit de la vie du Père et veut nous donner part à sa propre vie en faisant de sa chair notre pain, notre nourriture. Voilà tout le mystère du « Pain de vie », mystère de l’Incarnation du Fils de Dieu « descendu du ciel », qui a pris chair de notre chair pour « faire la volonté de celui qui l’a envoyé » c’est-à-dire nous donner part à sa divinité : « La volonté de mon Père, c’est que tout homme qui voit le Fils et croit en lui obtienne la vie éternelle ; et moi, je le ressusciterai au dernier jour. » (Jn 6,40)

Pour être accueilli dans toute sa puissance de vie, ce mystère exige la foi. Toute la dynamique du discours du pain de vie est un appel à la foi en Jésus Maître de Sagesse et révélateur de Dieu. Jésus le promet : « Celui qui vient à moi n’aura plus jamais faim ; celui qui croit en moi n’aura plus jamais soif ». Pour voir notre faim et notre soif apaisées, il faut mettre notre foi en Jésus.
Cette foi est don du Père attirant les hommes à Jésus : « Tous ceux que le Père me donne viendront à moi, et celui qui vient à moi, je ne le rejetterai pas » (Jn 6,37). Mettre notre foi en Jésus c’est implorer le Père de nous mettre en mouvement par sa grâce vers son Fils, lui la véritable nourriture qui donne la vie éternelle, la véritable Parole de Sagesse seule capable d’apaiser la faim et la soif de notre désir le plus profond.

Malheureusement, les interlocuteurs de Jésus n’entrent pas dans cette démarche de foi que Jésus leur propose et qui les conduirait à l’intelligence du don de Dieu : « Vous avez vu, et pourtant vous ne croyez pas » (Jn 6,36), « vous avez vu la multiplication des pains mais vous n’avez pas compris, vous me voyez là devant vos yeux, mais vous ne comprenez pas mieux. »
L’évangéliste pointe ici ce qui constitue pour lui la racine du péché : le refus du mystère de l’Incarnation, le refus de reconnaître que Jésus « vient d’en-haut », qu’il est « descendu du ciel », autrement dit qu’il est de condition divine. D’une autre manière, nous pourrions dire que pour saint Jean le péché se résume en ces termes : le refus d’accueillir l’Envoyé du Père pour ce qu’il est : le Fils unique partageant sa propre vie, et ayant reçu de Dieu le pouvoir de la donner.

« Père, fais-nous la grâce de la foi. Ouvre nos yeux. Que nous puissions reconnaître ton Fils dans sa Parole et son Eucharistie pour ce qu’Il est : la Parole de Sagesse, le Verbe fait chair que tu as envoyé dans le monde pour nous donner la vie éternelle. Que nous n’ayons d’autre aliment spirituel que celui de sa seule présence livrée pour nous dans sa Parole et son Eucharistie. »


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