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 - 28 mars 2024 - Saint Gontran
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Homélie

Férie du Temps Pascal

Jésus vient de répondre aux juifs qui lui demandaient ce qu’il fallait « faire pour travailler aux œuvres de Dieu » : « L’œuvre de Dieu c’est que vous croyiez en celui qu’il a envoyé » (Jn 6,30). Aujourd’hui Notre-Seigneur lève le voile sur ce mystérieux travail divin qui nous achemine vers la foi, si du moins nous consentons à nous laisser conduire.
L’engagement de Dieu est trinitaire ; l’initiative vient (toujours) du Père : c’est lui qui envoie son Fils vers nous et c’est encore lui qui nous attire vers Jésus. La mission du Fils procède tout entière du rayonnement de l’amour de Dieu sur sa création : le Père envoie, le Fils est envoyé, et le dynamisme de l’envoi s’identifie à la Personne de l’Esprit. C’est encore par ce même Esprit que le Père nous attire vers son Fils afin que celui-ci puisse nous communiquer la vie qu’il est chargé de nous offrir de la part du Père.
L’œuvre propre de l’Esprit est d’unir dans l’amour afin de permettre la circulation de la vie. Avec une infinie délicatesse il nous oriente sans nous contraindre vers le Christ ; discrètement, il agit dans nos cœurs en y faisant naître des pensées qui nous orientent vers l’Evangile ; il suscite des motions intérieures empreintes de douceur et de charité ; il accompagne le souvenir de Jésus d’onctions de paix et de joie. Nous connaissant mieux que nous-même, l’Esprit Saint s’adresse à chacun de nous dans un langage unique, qui épouse les méandres de notre histoire individuelle ; qui s’adapte à notre tempérament, notre caractère ; qui tient compte de nos limites, de nos blessures. La reconnaissance du « parfum du Bien-Aimé », de « la voix de l’Epoux », c’est-à-dire le discernement de la manière unique dont Dieu s’adresse à nous personnellement, est particulièrement important dans la vie spirituelle si nous ne voulons pas « contrister l’Esprit » en résistant à son action ou en faisant la sourde oreille à ses appels. « Aujourd’hui si vous entendez sa voix – chantons-nous à l’aube de chaque jour – ne fermez pas votre cœur, mais écoutez la voix du Seigneur » (Ps 94).
C’est par l’action patiente de l’Esprit Saint, que Dieu accomplit sa promesse de nous instruire lui-même : « Je mettrai ma Loi au plus profond d’eux-mêmes ; je l’inscrirai dans leur cœur. Ils n’auront plus besoin d’instruire chacun son compagnon en disant : “ Apprends à connaître le Seigneur ! ” Car tous me connaîtront, des plus petits jusqu’aux plus grands, déclare le Seigneur » (Jr 32, 33-34). Et encore : « Tes fils seront tous instruits par le Seigneur » (Is 54, 13). L’Apôtre saint Jean invite les destinataires de sa lettre à prendre conscience de la réalisation de cette prophétie : « Quant à vous, celui qui est saint vous a consacrés par l’onction, et ainsi vous avez tous la connaissance. Vous n’avez pas besoin qu’on vous instruise : vous êtes instruits de tout par cette onction, qui est vérité et non pas mensonge : suivant ce qu’elle vous a enseigné vous demeurez en lui » (1 Jn 2,20.27).
« Personne n’a vu le Père, sinon celui qui vient de Dieu : celui-là seul a vu le Père » : l’onction de l’Esprit qui nous unit au Fils, nous permet de « voir » en lui le Père, et de recevoir la vie éternelle qu’il nous destine. Mais pour que cette vie nous soit accessible, pour que la nature divine puisse se communiquer à notre nature créée, il a fallu que le Fils de Dieu épouse notre condition humaine afin de l’imprégner de part en part de sa divinité. C’est désormais dans cette chair divinisée du Fils de l’Homme, qui nous est offerte en nourriture à chaque Eucharistie, que nous pouvons nous rassasier de sa vie éternelle : « Je suis le pain vivant qui est descendu du ciel ; si quelqu’un mange de ce pain il vivra éternellement. Le pain que je donnerai c’est ma chair, donnée pour que le monde ait la vie ».

« Esprit Saint, Esprit de vérité, conduis-nous à Jésus et embrase-nous d’un saint désir qui nous fasse nous écrier avec saint Ignace d’Antioche : “C’est du Pain de Dieu que je suis affamé, de la chair de Jésus Christ, Fils de David ; et pour boisson, je veux son sang qui est l’incorruptible amour” ».


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