Catholic.net International English Espanol Deutsh Italiano Slovensko
 - 24 avril 2024 - Sainte Marie-Euphrasie Pelletier
Navigation: Homélie

 

Homélie

Saint Stanislas, évêque et martyr

Nous continuons notre lecture suivie des Actes des Apôtres à travers le cycle liturgique des premières lectures. Aujourd’hui c’est le premier des trois récits de la conversion de saint Paul dans ce livre qui est proposé à notre méditation.

La rencontre avec le Christ sur le chemin de Damas va littéralement révolutionner la vie de Saul. Le Christ va devenir sa raison d’être et la motivation profonde de tout son travail apostolique. Un point dans ses lettres le confirme. Après le nom de Dieu, qui apparaît plus de cinq cents fois, le nom qui est le plus souvent mentionné est celui du Christ (trois cent quatre-vingt fois).
En quoi réside l’essence de la conversion de Paul ? Elle tient dans ce verset de la lettre aux Romains : « Lui qui leur donne [aux hommes] d’être des justes par sa seule grâce, en vertu de la rédemption accomplie dans le Christ Jésus » (Rm 3,24). A travers ces paroles, saint Paul exprime le contenu fondamental de sa conversion et la nouvelle orientation de sa vie, qui résulte de sa rencontre avec le Christ Ressuscité.
Avant sa conversion, Paul n’avait pas été un homme éloigné de Dieu et de sa Loi. Au contraire, disciple de Gamaliel, il était un fervent observateur de la Loi, animé d’un zèle qui allait même le conduire jusqu’aux pires excès notamment à l’encontre des chrétiens.
A la lumière de sa rencontre avec le Christ, il comprit cependant qu’avec cela, il n’avait cherché qu’à se construire lui-même et qu’avec toute sa justice, il n’avait finalement vécu que pour lui-même. A partir de ce jour, il comprit que le salut est avant tout gratuit, pur don de la miséricorde de Dieu en son Fils bien-aimé Jésus-Christ. Il allait dès lors donner une nouvelle direction à sa vie, exprimée dans ce verset de l’épitre aux Galates : « Ma vie aujourd’hui dans la condition humaine, je la vis dans la foi au Fils de Dieu qui m’a aimé et qui s’est livré pour moi » (Ga 2,20). Désormais Paul ne vivra plus pour lui, pour sa propre justice. Il vivra du Christ et avec le Christ. Il ne se cherchera plus lui-même mais à la suite du Ressuscité, il se donnera lui-même et son martyre en témoignera.

Le texte de Luc est ici très parlant. Avant sa conversion, on voit Saul qui gère son projet et délimite l’espace de son action : il va trouver le grand prêtre, demande des lettres de recommandations pour réaliser ce qu’il a planifié : se rendre à Damas pour y faire prisonnier ces adeptes de la voie et les ramener enchaînés à Jérusalem.
L’irruption divine dans sa vie va le mener à déployer un autre projet dont il ne sera plus le maître mais le serviteur. Son passage par l’aveuglement est révélateur. Lui qui maîtrisait tout est contraint de renoncer à voir de ses yeux de chair et se trouve dans l’obligation de se laisser conduire par la main vers ce qu’il ne sait pas : « entre dans la ville, on te dira ce que tu dois faire ».
Après avoir fait l’épreuve de la vérité sur lui-même : « Je suis Jésus que tu persécutes », après avoir été relevé par la miséricorde du Seigneur : « relève-toi », Paul doit maintenant consentir à entrer dans un chemin de foi qui passera aussi par la confiance qu’il devra faire à ses compagnons (qui apparaissent seulement à ce point du récit) puis à une communauté en la personne d’Ananias, relayée ensuite par Barnabé.
Le cœur de la conversion réside en ceci : être saisi dans l’Esprit Saint par la vérité et l’amour du Père qui en même temps qu’il nous révèle notre péché, nous relève en nous réconciliant avec lui en son Fils. Cette conversion, ce retournement de tout notre être vers Dieu, est alors appelé à se prolonger dans un « être en Christ » qui consiste dans une vie où dans la foi nous nous abandonnons entre les mains de notre Seigneur, une vie où nous nous dessaisissons de nos projets pour communier aux siens, une vie où nous ne nous cherchons plus nous-mêmes mais où nous nous recevons du Christ pour nous donner avec lui. Ce n’est qu’à la condition de reposer sur cet être « en Christ » qui suscite en nous une attitude de confiance totale et nous procure une joie immense, que notre mission pourra porter du fruit.

« Seigneur, en ce jour, renouvèle-nous dans la joie et la force de ton Esprit afin qu’il nous établisse toujours davantage en toi. Donne-nous, comme tu le fis pour Paul, une véritable effusion de ton Esprit qui nous permettra d’expérimenter la gratuité de ton amour et nous donnera le désir de le partager à tout homme. ‘Que ce soit la grande joie de nos vies données. Et que le monde de notre temps qui cherche, tantôt dans l’angoisse, tantôt dans l’espérance, puisse recevoir la Bonne Nouvelle, non d’évangélisateurs tristes et découragés, impatients ou anxieux, mais de ministres de l’Evangile dont la vie rayonne de ferveur, qui ont les premiers reçus en eux la joie du Christ, et qui acceptent de jouer leur vie pour que le Royaume soit annoncé et l’Eglise implantée au cœur du monde.’ (Paul VI, Evangelii Nuntiandi 80) »


Accueil | Version Mobile | Faire un don | Contact | Qui sommes nous ? | Plan du site | Information légales