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 - 28 mars 2024 - Saint Gontran
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Homélie

Férie du Temps Pascal

L’amour du Seigneur. Voilà la quête et le travail de toute la vie. L’amour de Dieu est l’orientation, la loi fondamentale, le but ultime de la vie. Nous n’en avons jamais finir de désirer l’éprouver, de le purifier, de le remettre en question, de le recevoir de Dieu. Comment être sûr d’aimer Dieu pour lui-même ? Comment protéger et faire grandir cet amour ? Il n’y a finalement pas d’autres questions dans notre vie spirituelle, car fondamentalement, c’est la question du sens de la vie. Le but de notre vie est de découvrir, d’accueillir et de donner l’amour. Or aucun amour humain ne peut tenir ses promesses d’éternité s’il ne naît et ne grandit en Dieu, nous avons donc à recevoir de Dieu de l’aimer.

Par sa Passion et sa résurrection, Jésus a à la fois porté à son paroxysme l’amour de l’homme pour Dieu et l’a rendu vraiment concret. Nous sommes donc particulièrement attentifs aux conseils qu’il nous donne pour éprouver notre amour de Dieu et le fortifier.

« Celui qui a reçu mes commandements et y reste fidèle, c’est celui-là qui m’aime ». L’amour est d’abord une question de fidélité, un lien avec les commandements de Dieu, c’est-à-dire avec son testament spirituel. La loi que Jésus nous laisse et qu’il nous ordonne de suivre n’est donc pas de l’ordre de l’oppression mais de la libération. Recevoir le commandement de Jésus et s’y attacher nous arrache à tous nos empêtrements, à nos indifférences, à nos solitudes, à tous nos isolements. Depuis Abraham, nous connaissons l’amour de Dieu comme ce qui nous arrache à nous-mêmes, ce qui nous contraint à nous quitter nous-mêmes, à nous dépasser. L’histoire sainte en témoigne, accéder à la terre promise est à ce prix et Jésus le confirme : « moi aussi je l’aimerai, et je me manifesterai à lui ». On ne peut connaître Dieu que dans l’amour et on ne peut l’aimer que par la force de ses commandements qui nous arrachent à nous-mêmes.

Ce désir d’aimer Dieu est si fort en nous qu’on imagine mal qu’il puisse passer inaperçu chez certains. Ne pourrait-on imaginer faire l’économie de cet arrachement à nous-mêmes, ne pourrait-on pas se contenter de l’élan intrinsèque de notre désir naturel d’aimer Dieu ? C’est ce que demande Jude : « Seigneur, pour quelle raison vas-tu te manifester à nous, et non pas au monde ? ». Nous connaissons bien la réponse. Ce n’est pas une histoire de privilège ni d’élitisme. Toutes les occupations du monde ont leur légitimité et l’énergie qu’on y déploie est bonne, mais il convient de vivre chacune de ces activités dans l’amour, c’est-à-dire en se recevant de Dieu et en se donnant à lui sans compter. Or l’esprit du monde tend à nous détourner de cette attitude. Le succès, le prestige, le pouvoir, et bien d’autres chemins de traverse, sont mensongers parce qu’ils prétendent faire l’impasse sur la perte de soi. C’est en cela que la Croix du Christ est un témoignage. Et Jésus d’insister : « Celui qui ne m’aime pas ne restera pas fidèle à mes paroles ». Ce qui en nous ne procède pas de l’amour de Dieu et ne grandit pas dans l’amour de Dieu, ne sert pas Dieu. C’est simplement impossible.

Il y a donc un discernement de tous les instants, un discernement qui doit s’opérer dans un cœur perpétuellement en prière. « Je vous dis tout cela pendant que je demeure encore avec vous ; mais le Défenseur, l’Esprit Saint que le Père enverra en mon nom, lui, vous enseignera tout ». Voilà celui qui maintient nos cœurs de la prière, celui qui nous oriente sans cesse vers le Père et qui nous enseigne la Loi du Fils. Le Défenseur, le Paraclet, l’Esprit-Saint. L’Esprit est l’autre Paraclet, notre autre avocat après Jésus, et il est notre allié principal dans la réalisation de l’amour de Dieu en nous. Aussi avons-nous à apprendre à bien le connaître. Il est celui qui nous défend, celui qui nous enseigne, celui qui nous rappelle ce que nous avons à savoir. Il « vous enseignera tout, et il vous fera souvenir de tout ce que je vous ai dit », nous dit Jésus.

Dans notre itinéraire du temps pascal, voici enfin nommé la clé de notre union à Dieu. La promesse de l’Esprit est la confirmation de notre orientation essentielle vers Dieu, elle est la preuve que Dieu désire notre amour. C’est une grande nouvelle. Car plus Dieu nous désire, plus il nous désire en lui, plus il nous veut attirés par lui, transformés en lui. La descente du feu de la Pentecôte est pour nous une ascension vers le Père, l’union dans l’amour que nous désirons plus que tout.

Mais ne forçons le rythme de la liturgie, la Pentecôte n’est pas encore là, et vivons ce qui nous est donné en ce jour : le sacrifice eucharistique. Notre union à Dieu est là. Dans l’Esprit, préparons nos cœurs à recevoir notre Dieu bien aimé, goûtons la joie et de la douceur de cette rencontre où Dieu et l’homme s’abandonnent l’un à l’autre, dans l’amour.


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