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 - 16 avril 2024 - Saint Benoît-Joseph Labre
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Homélie

7e dimanche de Pâques

Nous sommes au cœur de la prière sacerdotale. L’évangéliste nous fait entrer dans l’intimité de la prière filiale de Jésus : « Père, l’heure est venue où je dois accomplir l’œuvre que tu m’as confiée et révéler aux hommes de quel amour tu les aimes. Certes, en tant que Verbe éternel, je partageais ta gloire avant le commencement de la création, puisque tu m’engendres éternellement de ta propre substance et me fais vivre de ton Esprit. Mais conformément à ton dessein de salut, j’ai pris chair en ce monde, je me suis revêtu de l’humanité mortellement blessée par le péché, afin de la délivrer de son impuissance et la restaurer dans sa faculté d’aimer.
C’est pourquoi je te demande, Père, de me glorifier, c’est-à-dire de répandre sur mon humanité ta puissance infinie d’amour, pour que je puisse à mon tour te glorifier non seulement en tant que Fils de Dieu, mais en tant que Fils de l’homme.
Tu m’as donné autorité sur tout être vivant afin de les conduire sur le chemin de la vie, en leur révélant ton visage de Père. Donne-moi la force de l’Esprit pour pouvoir t’offrir le sacrifice parfait grâce auquel l’humanité pourra à nouveau s’ouvrir à ta grâce et vivre de ta vie. »
Double est l’œuvre du Fils en notre faveur : il satisfait en notre nom à la justice divine en offrant à Dieu le parfait sacrifice d’amour qui compense surabondamment pour tous nos manquements à la charité ; et il nous libère de l’esclavage du vieil homme qu’il a définitivement cloué sur la croix. Réconciliés avec le Père, nous pouvons à nouveau accueillir son Esprit d’amour pour vivre en enfants de Dieu.
Hélas, même si par la foi et la grâce baptismale nous sommes effectivement nés à la vie divine, le vieil homme ne s’avoue pas pour autant vaincu ! De plus, nous vivons encore au cœur du monde, où le combat entre la lumière et les ténèbres continue de faire rage. Ce combat nous traverse au plus intime, et nous oblige sans cesse à rechoisir le Christ, ce qui ne se fait pas sans souffrance ; car le choix de l’Évangile va à contre-courant des tendances spontanées de notre nature. Loin de nous en attrister, saint Pierre nous exhortait tout au contraire dans la deuxième lecture à nous réjouir des épreuves que nous avons à subir en raison de notre appartenance au Christ, puisqu’elles sont pour nous l’occasion de lui manifester notre fidélité, et même de communier à sa Pâque. Chaque fois en effet que nous résistons aux sollicitations du monde ou du vieil homme - qui tous deux veulent nous détourner de l’Évangile - nous proclamons la seigneurie du Christ dans nos vies, et nous attirons sur nous « l’Esprit de gloire, l’Esprit de Dieu ».
L’état de disciple suppose donc une vigilance de chaque instant. Or il n’est pas facile de demeurer en tenue de combat au cœur de notre culture hédoniste. Pourtant c’est encore saint Pierre qui nous avertit : « Le démon, comme un lion qui rugit, va et vient, à la recherche de sa proie. Résistez-lui avec la force de la foi » (1 P 5,8). Entendons bien ce que dit l’apôtre : notre force ne réside pas dans nos propres ressources, mais dans la vertu théologale de la foi, c’est-à-dire dans la puissance de l’Esprit qui combat pour ceux qui s’ouvrent à sa présence et à son action.
Avec le psalmiste, le chrétien peut dire en vérité : « Le Seigneur est ma lumière et mon salut ; de qui aurais-je crainte ? Le Seigneur est le rempart de ma vie ; devant qui tremblerais-je ? » (Ps 26).
En toutes circonstances, notre unique recours devrait être le Seigneur. Jésus ne nous a-t-il pas dit : « Demeurez en moi comme je demeure en vous, car hors de moi vous ne pouvez rien faire » (Jn 15,4-5) ? La vie chrétienne devrait être une vie en Christ, ce qui signifie que nous nous laissons conduire à chaque instant par l’Esprit.
Pour que nous puissions venir à lui en toute sécurité, le Père nous a donné deux « Défenseurs » (Jn 14,16) : son Fils, dont la Parole trace l’itinéraire tout en dénonçant les embûches ; et son Esprit, qui nous « rend fort pour vaincre le Mauvais » (1 Jn 2,14). Ne croyons pas pouvoir progresser sur le chemin de la vérité et de la vie, sans avoir recours à eux !
On dit parfois en milieu catholique, que l’Esprit est « l’oublié des Trois » ; pourtant, la place de l’Esprit est essentielle dans nos vies. C’est bien pourquoi l’Eglise nous invite à nous préparer avec une ferveur particulière à la fête de la Pentecôte désormais toute proche. Comme les apôtres, montons au Cénacle, et d’un seul cœur, rassemblés autour de Marie, persévérons dans la prière :

« Ecoute, Seigneur je t’appelle ! Pitié ! Réponds-moi ! Mon cœur m’a redit ta parole : “Cherchez ma face” » (Ps 26). C’est ta face Seigneur que je cherche. Envoie du haut du ciel un rayon de ta lumière bienheureuse ; qu’elle remplisse jusqu’à l’intime nos cœurs, pour que nous puissions discerner la volonté de notre Dieu, et l’accomplir avec la force que tu nous communiques. Glorifie-nous Père, pour que tes enfants te glorifient par une vie conforme à celle de ton Fils. »


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