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 - 16 avril 2024 - Saint Benoît-Joseph Labre
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Homélie

vendredi, 7ème semaine du temps ordinaire

Au sujet de la répudiation, deux écoles s’affrontaient au temps de Jésus. La première, celle de Shammaï, plus attentive aux droits de l’épouse, ne permettait sa répudiation qu’en cas d’inconduite sexuelle ; la seconde, celle de Hillel, concédait au mari un droit de répudiation sans rien préciser de plus, laissant la porte ouverte à l’arbitraire le plus absolu. C’est cette dernière école qui prévalait au temps de Jésus.

Les pharisiens connaissant les exigences morales de Jésus veulent le mettre en porte à faux par rapport à l’opinion commune en l’interrogeant sur cette question de la répudiation de l’épouse par son mari. Jésus, restant dans le style des discussions et controverses rabbiniques, va répondre par une autre question en demandant si Moïse a « commandé » quelque chose au sujet de la répudiation. Les pharisiens répondent qu’il s’agit en fait d’une « permission ».
Jésus met alors en relief la confusion opérée par ces hommes qui assimilent au commandement de Loi une prescription concédée par Moïse au peuple incapable de fidélité au Dieu de l’Alliance comme en matière de lien conjugal à cause de sa « dureté de cœur ».

La loi originelle manifestant la volonté du Créateur est claire : Dieu crée l’homme et la femme à son image fondant l’unité indissoluble du mariage en les liant lui-même l’un à l’autre : « Au commencement de la création, il les fit homme et femme. A cause de cela, l’homme quittera son père et sa mère, il s’attachera à sa femme, et tous deux ne feront plus qu’un. Ainsi, ils ne sont plus deux, mais ils ne font qu’un. »

Moïse l’avait bien compris. La formulation du Décalogue en témoigne : « Tu ne commettras pas d’adultère ; tu ne convoiteras pas la femme de ton prochain » (Dt 5, 18.21) qui, traduite en termes positifs par Malachie, donne : « Tu seras fidèle à la femme de ta jeunesse, celle qui fut ta compagne et la femme de ton alliance » (Ml 2, 14).
Cependant, pour préserver un minimum de droit à l’épouse et lui éviter de se trouver sans recours devant une possible décision arbitraire de répudiation de la part de son époux, Moïse avait exigé d’établir un acte de répudiation qui lui permettait d’échapper à la honte du soupçon d’inconduite, et de se remarier en toute légalité. Mais cette concession n’autorisait en rien le divorce et le renvoi de l’épouse par son mari.

Peut-être pouvons-nous élargir le propos de cet évangile. Ce qui est « permis » dans le but de limiter les abus, ne doit pas nous détourner de ce qui est « prescrit », c’est-à-dire dans le cas de notre évangile de ce qui correspond à l’appel de Dieu sur l’homme et la femme. Les manquements à l’amour sont inévitables. Cependant la miséricorde envers nos faiblesses ne nous dispense pas de poursuivre notre effort de conversion en vue d’atteindre la charité parfaite. Bien au contraire. C’est pour cela que notre Seigneur Jésus-Christ nous donne la force de transformer notre cœur de pierre, dur et intransigeant, en cœur aimant. Ce don est un appel que Dieu nous adresse à nous efforcer avec l’aide de sa grâce de demeurer fidèles à son dessein initial sur l’humanité, sans prendre prétexte de quelque concession que ce soit pour justifier une attitude de faiblesse ou de médiocrité.

« Seigneur, au milieu de notre monde où le relativisme tend à nous faire justifier notre manière de vivre en fonction de ce que nous sommes capables de vivre aujourd’hui, fais-nous la grâce de ne pas perdre de vue la voie de ta Sagesse. Puisse chacun de nous renouveler chaque matin cette prière du Psalmiste : ‘Montre-moi la voie de tes préceptes, que je médite sur tes merveilles. Montre-moi comment garder ta loi, que je l’observe de tout cœur. Guide-moi sur la voie de tes volontés, là je me plais’ (Ps 118 (119), 33-35). »


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