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 - 28 mars 2024 - Saint Gontran
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Homélie

Saint-Sacrement

« Celui qui mange ma chair et boit mon sang a la vie éternelle ». Ces paroles du quatrième évangile nous introduisent au mystère de la présence eucharistique du Seigneur que nous célébrons en cette solennité du « Corpus Domini » (Sacrement du Corps et du Sang du Seigneur). Les textes de la liturgie attirent notre attention sur trois points en rapport avec l’objet de la fête de ce jour : l’expérience du désert pour le peuple d’Israël, la nourriture donnée par Dieu en chemin et la vie à laquelle la mort ne saurait mettre fin.

La première lecture, extraite du livre du Deutéronome, invite le peuple d’Israël à faire mémoire de sa traversée du désert et de l’assistance que le Seigneur lui procura. Il ne s’agit pas ici pour le peuple de se souvenir d’événements du passé mais bien de faire mémoire. Il s’agit de confesser que tout ce Dieu a fait pour son peuple au désert, il continue à l’opérer pour lui aujourd’hui. Dieu continue à être présent à ses côtés au travers des épreuves et des souffrances du quotidien, à le soutenir en venant à l’encontre de ses nécessités et en lui donnant des aliments spirituels (comme autrefois la manne) pour le fortifier et l’aider à continuer sa marche.
Le point crucial de ce mémorial est de permettre aux fils d’Israël de ne jamais oublier que seule la présence du Seigneur peut les soutenir et que c’est donc elle qu’ils devront chercher en priorité et non pas les soutiens matériels : « Il t’a donné à manger la manne pour te faire découvrir que l’homme ne vit pas seulement de pain, mais de toute parole qui sort de la bouche du Seigneur ».

Depuis la venue du Verbe, Parole de Dieu, en notre chair, cette promesse de Dieu dans la Première Alliance s’est accomplie de la manière la plus haute. Dieu ne se contente plus de faire résonner la voix de sa Parole. Cette Parole, il la donne en nourriture et à travers elle lui-même se donne pour soutenir ses enfants sur la route de leur existence. Il leur donne accès à la fontaine de la vie éternelle que le Fils a descellée pour eux par sa mort et sa résurrection. C’est le miracle de l’Eucharistie : « Amen, amen, je vous le dis : si vous ne mangez pas la chair du Fils de l’homme, et si vous ne buvez pas son sang, vous n’aurez pas la vie en vous. Celui qui mange ma chair et boit mon sang a la vie éternelle ; et moi, je le ressusciterai au dernier jour » (Cf. Evangile).
En se laissant assimiler par nous, le Christ nous assimile en lui. Il fait de nous son Corps (cf. 2ème lecture), l’Eglise, qu’il unifie par sa vie qu’il continue à livrer par amour pour nous à chaque Eucharistie.

Les jours, les années, les siècles passent, mais le geste dans lequel Jésus a condensé tout son Evangile d’amour ne passe pas. Il ne cesse pas de s’offrir lui-même, Agneau immolé et ressuscité, pour le salut du monde. Avec le mémorial de chaque Eucharistie, l’Eglise répond au commandement de la Parole de Dieu dans la première lecture : « Souviens-toi !... n’oublie pas ! » (Dt 8, 2.14).
L’Eucharistie est notre Mémoire vivante ! L’Eucharistie, comme le rappelle le Concile, « contient tout le trésor spirituel de l’Eglise, c’est-à-dire le Christ lui-même, lui notre Pâque, lui le pain vivant, lui dont la chair, vivifiée par l’Esprit Saint et vivifiante, donne la vie aux hommes, les invitant et les conduisant à offrir, en union avec lui, leur propre vie, leur travail, toute la création » (Presbyterorum ordinis, n. 5).

Pour accueillir la vie divine et mystère de notre salut qui nous sont offerts à chaque Eucharistie, il s’agit tout comme les apôtres dans l’évangile de croire à ces paroles que Jésus prononça un jour à Capharnaüm : « Je suis le pain vivant, descendu du ciel : si quelqu’un mange de ce pain, il vivra éternellement » (Jn 6,51).
« Le Père qui est Vivant » a envoyé son Fils pour épouser notre condition humaine jusque dans sa mortalité, afin que ceux qui acceptent de venir à lui dans la foi, se relèvent en lui au jour de la résurrection. En nous unissant au Fils par la foi lorsque nous communions à l’Eucharistie, nous accueillons au sein de notre mortalité, sa propre Vie divine immortelle, en vertu de laquelle nous vivons dès à présent en lui et ressusciterons au dernier jour : « Celui qui mange ma chair et boit mon sang demeure en moi, et moi je demeure en lui », « et moi, je le ressusciterai au dernier jour ».
Les exégètes soulignent qu’il est difficile de savoir si les paroles de Jésus sur le Pain de vie annonçaient directement l’Eucharistie. Cependant, une chose demeure sûre c’est que l’Eucharistie n’est Pain de vie que pour les croyants. Seul celui qui mange ce Pain dans les sentiments de la foi et de la charité, possède la vie éternelle de l’âme, et le principe de la résurrection de son corps.
Voilà pourquoi il est tout particulièrement bon en ce dimanche de rester devant le Sacrement de l’autel et de renouveler notre profession de foi dans la présence réelle du Corps et du Sang du Seigneur donné pour la vie du monde.

« Seigneur, avec saint Pierre, nous te redisons : « Seigneur, à qui irions-nous ? Tu as les paroles de la vie éternelle » (Jn 6,68). En ce jour, par cet acte de foi, c’est ta vie divine et éternelle que nous voulons appeler sur nos histoires humaines souffrantes, opprimées par les préoccupations et les peines. ‘Ô bon Pasteur, notre vrai pain, ô Jésus, aie pitié de nous, nourris-nous et protèges-nous, fais-nous voir les biens éternels dans la terre des vivants’ (Cf. Séquence de la Solennité du Corpus Domini). »


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