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 - 28 mars 2024 - Saint Gontran
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Homélie

samedi, 9ème semaine du temps ordinaire

Jésus enseigne dans le Temple. Et voilà qu’il met en garde ses disciples contre les scribes qui aiment à se mettre en avant dans les synagogues, les places publiques ou les dîners et qui dévorent les biens des veuves (cf. Mc 12,40). La transition avec l’épisode qui suit est faite. Car c’est bien sur une veuve et sur son don de deux piécettes dans le Trésor du Temple que Jésus va attirer l’attention de ses disciples.

Arrêtons-nous un peu sur le geste de cette femme. Que nous en dit Jésus ? Elle fait une offrande à Dieu qui dépasse celles –fussent-elles mêmes ajoutées les unes aux autres – de tous les riches qui l’avaient précédée devant le tronc du trésor du Temple : « en vérité je vous le dis, cette veuve, qui est pauvre, a mis plus que tous ceux qui mettent dans le Trésor (Mc 12,43).

Qu’est-ce qui fait la valeur de l’offrande de cette veuve ? Ce n’est pas sa quantité, son contenu matériel. Que sont en effet deux petites pièces face à tout l’or déposé chaque jour dans le Trésor du Temple. Alors en quoi peut bien résider la valeur du geste de cette veuve ? Jésus nous donne lui-même la réponse : « Tous ont mis de leur superflu, mais elle, de son indigence, a mis tout ce qu’elle possédait, tout ce qu’elle avait pour vivre » (Mc 12,44).

« Elle a mis tout ce qu’elle possédait, tout ce qu’elle avait pour vivre » : Voilà en quoi réside la valeur de l’offrande de cette veuve : elle est totale, elle est un don. Et ce don est d’autant plus beau qu’il n’est pas ostentatoire, qu’il s’opère dans la discrétion et l’indifférence la plus totale de tous ceux qui se trouvaient dans le Temple à ce moment-là. Une veuve, misérable qui plus est, tout comme le bruit de deux piécettes tombant dans le tronc du trésor perdu dans le brouhaha d’une multitude de voix… Qu’elle attention pourrait-elle retenir ?

Là est vraiment toute la qualité du don de cette veuve. La pauvreté de son contenu et la discrétion qui l’accompagne laissent transparaître qu’il n’y a derrière lui aucune recherche de soi, aucune vanité. En outre, le fait que cette veuve donne tout ce qu’elle a manifeste également sa confiance et son abandon total entre les mains de celui à qui elle fait cette offrande. En donnant tout ce qu’elle a, elle s’en remet totalement à la Providence divine.

Et si Jésus se donnait lui-même à reconnaître en cette veuve ? Ne serait-il pas en train de nous révéler de manière anticipative le sens de sa Passion ?
Jésus, s’il est roi, est roi d’humilité. Cette veuve opprimée et généreuse est bien l’image vivante de Jésus, ce roi sans argent et sans palais, qu’on veut exclure de sa maison comme de sa vigne, et qui, dans le don le plus total, offre sa vie à son Père pour tous ceux qui le tuent, dans la confiance absolue qu’il le ressuscitera le troisième jour. Ainsi se révèle la royauté du Christ. Par son humilité, il a triomphé de l’orgueil. Par sa radicalité dans le don, il a triomphé de l’égoïsme. Par son abandon entre les mains du Père, il a triomphé de l’autonomie et de la défiance mensongère.

« Seigneur, par l’évangile de ce jour, tu nous rappelles que la pauvreté, le silence et la discrétion doivent toujours crier en nous plus fort que la richesse, le bruit et la vanité du monde. A travers cette veuve, Jésus, notre roi, tu nous supplies et nous cries encore : « Heureux les pauvres de cœur le Royaume des cieux est à eux ! ». Que ces paroles nous réveillent de la torpeur mortifère de notre péché et nous ouvre à la vie éternelle du Royaume ! »


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