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 - 16 avril 2024 - Saint Benoît-Joseph Labre
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Homélie

lundi, 10ème semaine du temps ordinaire

L’évangile d’aujourd’hui nous rapporte le discours de Jésus sur les béatitudes que l’on pourrait définir d’une certaine manière comme la charte de la vie chrétienne. Sur la montagne, nous dit Matthieu, c’est-à-dire le lieu par excellence où Dieu se manifeste dans la Bible, Jésus vient précisément nous révéler l’essence de la Loi nouvelle de l’Evangile.

« Ouvrant la bouche, il se mit à les instruire » : Ne nous y trompons pas, il ne s’agit pas ici d’une annonce kérygmatique de la part de Jésus mais d’une catéchèse, d’un enseignement programmatique, qu’il adresse à ceux qui ont choisi de répondre à son appel leur représentant ce qui doit être désormais leur style de vie dans le Royaume qu’il vient inaugurer. Saint Augustin le rappelle dans son explication du Sermon sur la montagne : « [...] Comme [le Seigneur] n’a pas seulement dit : Celui qui entend ces paroles, mais qu’il a précisé : ces paroles que je dis, il est clair, il me semble, que les paroles prononcées sur la montagne peuvent diriger parfaitement la vie de ceux dont l’entreprise est justement comparée à l’homme qui construit sur le roc. Je le dis pour montrer que ce sermon contient tous les préceptes propres à guider la vie chrétienne... » (Explication du Sermon sur la montagne, 1, 1).

« Heureux… ». Le premier mot des béatitudes nous fait toucher d’entrée leur paradoxe : elles parlent de gens qui sont heureux au cœur de leurs souffrances actuelles, ou qui le seront au moment où ils seront persécutés. L’obscurité du présent de ces personnes lié à leur souffrance est éclairée par ce qui doit venir. Ce que la première partie de chaque béatitude contient de peine est tourné, par la promesse contenue dans la seconde partie, vers un avenir radicalement différent, objet de l’espérance. Le bonheur des béatitudes s’attache donc à une promesse. C’est un bonheur anticipé qui reflue depuis l’avenir sur un présent encore obscur.

Ces béatitudes sont bien une bonne nouvelle car elles témoignent d’une réalité heureuse instaurée au cœur des privations douloureuses de notre vis d’ici-bas. Cette réalité heureuse c’est la présence même du Christ à nos côtés, réalité qui est appelée à être toujours plus explicite, toujours plus manifeste dans nos vies et ce au travers des épreuves, des croix qui ne manqueront jamais au cœur d’un monde soumis aux conséquences du péché des origines. C’est pourquoi les béatitudes ne sauraient être confondues avec un « code moral » mais constituent une référence permanente à la personne du Christ, nous permettant d’évaluer notre vie de disciples à la lumière de celle du Christ qui est sa mesure véritable.

Nous comprenons alors qu’à travers les béatitudes, Jésus nous parle de son propre chemin et nous invite à le suivre pour vivre de la vraie Vie, celle de son Royaume, celle qu’il nous a acquise par sa mort et sa résurrection. Les béatitudes revêtent ainsi une dimension pascale. Elles n’ont pas d’autre chemin à nous proposer que celui de la folie d’une croix qui ouvre au bonheur. Bonheur non pas de la souffrance mais bonheur de pouvoir déjà accéder par cette nouvelle échelle de Jacob à un autre monde qui ne passera pas et où il n’y aura plus ni pleurs, ni cris, ni peines car le monde ancien s’en sera allé (cf. Ap 25, 4).

« Seigneur, puissions-nous nous avancer sans réserve sur ce chemin des béatitudes qui un jour nous permettra d’entrer définitivement dans ton Royaume d’éternité, de paix et de bonheur. Fais-nous la grâce de puiser dans l’évangile de ce jour la force de tenir fidèlement dans les épreuves et les souffrances l’engagement que nous avons pris de marcher à ta suite. »


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