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 - 16 avril 2024 - Saint Benoît-Joseph Labre
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Homélie

jeudi, 10ème semaine du temps ordinaire

Nous sommes au cœur du discours sur la montagne où Jésus nous invite à ajuster, à disposer nos cœurs pour entrer dans le Royaume. L’exemple des scribes et des pharisiens est donné par Jésus pour nous faire réagir. Leur justice est insuffisante parce qu’elle n’exprime pas un véritable ajustement de leur part aux mœurs du Royaume. Pour y parvenir Jésus propose une autre voie que celle de la stricte conformité aux prescriptions légales. En réalité, il n’ajoute rien à la Loi. Ce qu’il apporte réside dans l’interprétation nouvelle qu’il donne à ses préceptes. Cela apparaît clairement dans la manière dont il formule son enseignement : « Vous avez appris que… Eh bien moi, je vous dis… ».

La Loi condamne le meurtre. Eh bien, Jésus va étendre l’acte d’homicide au-delà de la stricte élimination physique de son prochain. Il va en dénoncer les racines cachées : la colère, l’insulte, la malédiction qui procèdent de la même logique intentionnelle d’éliminer celui qui me fait obstacle : « Vous avez appris qu’il a été dit aux anciens : Tu ne commettras pas de meurtre, et si quelqu’un commet un meurtre, il en répondra au tribunal. Eh bien moi, je vous dis : Tout homme qui se met en colère contre son frère en répondra au tribunal. Si quelqu’un insulte son frère, il en répondra au grand conseil. Si quelqu’un maudit son frère, il sera passible de la géhenne de feu ».
Aucune de ces menaces n’est pourtant irréversible. Leur sévérité n’est qu’un appel à nous convertir, de la part d’un Dieu qui nous aime et ne veut pas que nous sombrions dans la mort à laquelle nous conduisent la colère, les paroles qui la manifestent et l’outrage qu’elles vont parfois jusqu’à exprimer.

Mais la conversion à Dieu passe toujours par la personne de l’autre, de ce frère en humanité qui est à mes côtés. Voilà pourquoi Jésus ajoute : « Donc, lorsque tu vas présenter ton offrande sur l’autel, si, là, tu te souviens que ton frère a quelque chose contre toi, laisse ton offrande là, devant l’autel, va d’abord te réconcilier avec ton frère, et ensuite viens présenter ton offrande. » A noter qu’il ne dit pas : « Si tu as quelque chose contre ton frère », mais « si ton frère a quelque chose contre toi », car avouons-le bien humblement, il nous est plus spontané de voir l’offense qui nous a été faite que celle que nous avons commise. Combien est donc pressante la nécessité de la réconciliation !

Notre offrande à l’autel ne prendra son sens et n’aura de valeur qu’en fonction de cette réconciliation préalable. Car nous ne sommes pas seuls devant l’autel. La dimension communautaire de notre foi et du culte que nous rendons à Dieu n’est pas accidentelle ou facultative mais essentielle et indispensable. En effet, notre Dieu est Père de tous les hommes. Toute offrande véritable et donc digne d’être agréée, ne peut jaillir qu’en action de grâce du don de la paternité divine et de la fraternité universelle qu’elle révèle et à laquelle elle conduit. Voilà pourquoi Dieu ne peut recevoir le sacrifice des chrétiens divisés entre eux.
Jésus nous appelle donc à dépasser le cadre du légalisme judiciaire en nous ouvrant aux exigences de l’amour et de la miséricorde. C’est le seul lieu où nous pourrons rencontrer en vérité notre Dieu puisque c’est le chemin qu’Il a emprunté lui-même pour nous rejoindre.

« Seigneur, donne-nous de pouvoir t’adorer sans partage en ayant pour tout homme une vraie charité. Apprends-nous à vivre de ta miséricorde pour que ton règne vienne et que ta volonté de salut s’accomplisse sur la terre comme au ciel ».


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