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 - 14 avril 2024 - Sainte Lidwine
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Homélie

Saint Louis de Gonzague, religieux

Nous pourrions résumer la première partie de l’enseignement de Jésus en un énoncé lapidaire : « Servez-vous de l’argent, mais ne vous laissez pas asservir par lui ».
Cette exhortation va cependant beaucoup plus loin qu’une simple mise en garde contre la fascination de l’avoir ; elle se prolonge en deux directions : l’une anthropologique, l’autre théologique.
Dans un premier temps, Notre-Seigneur nous rappelle que notre vie ne se limite pas à sa dimension corporelle, comme c’est le cas pour le monde animal. Notre corps est appelé à devenir le « temple de l’Esprit Saint » (1 Co 6, 19), et le Père nous destine à devenir ses fils en partageant sa propre vie divine. Si le Père céleste nourrit les oiseaux du ciel et habille l’herbe des champs dont l’existence est on ne peut plus éphémère, a fortiori prendra-t-il soin des créatures créées à son image et qu’il appelle à la ressemblance de son Fils. La spécificité de l’homme n’est pas dans sa dimension somatique ; sa grandeur n’est même pas dans sa dimension psychique ; sa dignité incomparable, sa suréminence au sein de la création, lui vient tout entière de sa dimension spirituelle, c’est-à-dire de sa capacité d’entrer en relation avec Dieu, de reconnaître sa voix et de lui répondre, et ainsi d’entrer dans l’Alliance qu’il lui propose.
Il s’agit donc de déplacer notre souci de la périphérie vers l’essentiel. La différence entre les disciples et « les païens », c’est que les premiers ont reconnu, à la lumière de la Parole de Jésus, la bienveillance paternelle de Dieu à leur égard. Tout en travaillant comme il se doit pour assurer leur subsistance et celle de ceux qui leur sont confiés, leur préoccupation première est de demeurer sous le regard de Dieu, afin de s’ajuster à sa volonté comme il convient à des fils. Or la volonté de Dieu c’est avant tout que, dépassant nos inimitiés, nous vivions en frères, unis par le lien d’une charité surnaturelle qui s’incarne dans un partage des biens matériels et spirituels.
« Chercher d’abord le Royaume et sa justice » n’est pas du providentialisme ou une passivité irresponsable. Il s’agit tout au contraire de travailler activement à l’union entre les hommes dans l’amour, de manière à ce que la solidarité vécue concrètement dans le partage des biens, libère tous et chacun de nos frères d’un souci excessif de la nourriture et du vêtement. Dieu nourrit les oiseaux et habille l’herbe des champs, pour nous montrer l’exemple : le Père céleste attend de ses enfants qu’ils aient la même attention pour leurs frères et en fassent autant pour eux. Alors « demain se souciera de lui-même » et les hommes vivront enfin dans la paix.

« Père Saint, arrache-nous à notre individualisme ; libère-nous de notre attachement à ce que nous possédons, et ouvre nos cœurs à la dimension du bien commun. Que la solidarité ne reste pas pour nous un concept théorique, mais donne-nous d’exprimer notre charité dans un partage effectif qui manifeste notre foi en l’avènement de ton Règne. »


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