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 - 16 avril 2024 - Saint Benoît-Joseph Labre
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Homélie

Transfiguration du Seigneur

La Transfiguration se présente comme un mystère de lumière ; mais plus largement, c’est l’incarnation toute entière qui, dès le premier moment de la conception du Fils de Dieu dans le sein de la Vierge Marie, est un mystère de lumière. Saint Jean ouvre son Prologue par la révélation solennelle du Verbe : « En lui était la vie, et la vie était la lumière des hommes ; la lumière brille dans les ténèbres, et les ténèbres ne l’ont pas arrêtée » (Jn 1,4-5). Saint Luc proclame la même Bonne Nouvelle par la voix de Zacharie qui nous annonce la visite « de l’Astre d’en haut, venu illuminer ceux qui habitent les ténèbres et l’ombre de la mort » (Lc 1,79).
La lumière révèle, elle fait entrer dans la visibilité les objets et les personnes qu’elle illumine, en les faisant apparaître à notre regard. Dans le mystère de l’Incarnation, Jésus vrai lumière vient éclairer le monde, les hommes, les événements, pour les faire apparaître à nos yeux dans leur perspective d’éternité. « Tous ceux qui l’ont reçu, ceux qui croient en son Nom, il leur a donné pouvoir de devenir enfants de Dieu » (Jn 1,12), c’est-à-dire de devenir à leur tour des fils de lumière.
La naissance de l’Enfant est annoncée par une lumière divine qui luit au cœur de la nuit de Palestine - « les bergers qui passaient la nuit dans les champs pour garder leurs troupeaux, son enveloppés de la lumière de la gloire du Seigneur » (Lc 2,8-9) - et cette même gloire lumineuse resplendit sur les Messagers de la Bonne Nouvelle de la Résurrection au matin de Pâques - « L’Ange du Seigneur descendit du ciel, vint rouler la pierre et s’assit dessus. Il avait l’aspect de l’éclair et son vêtement était blanc comme la neige » (Mt 28,2-3). Aujourd’hui, sur le Thabor, ce ne sont pas des Anges qui reflètent la gloire du Très-Haut, mais c’est la très Sainte humanité de Notre-Seigneur Jésus-Christ qui laisse transparaître quelques instants la gloire divine dont elle est saturée.
Or « au moment d’introduire le Premier-né dans le monde à venir, Dieu dit : “Que tous les Anges se prosternent devant lui”. Ainsi donc la gloire qui resplendit sur la visage des Anges n’est que le reflet de celle qui illumine le Verbe éternel. Resplendissement de la gloire du Père, expression parfaite de son être, ce Fils est élevé bien au-dessus des Anges, car il possède par héritage un nom bien plus grand que le leurs, lui qui, après avoir accompli la purification des péchés, s’est assis à la droite de la Majesté divine au plus haut des cieux » (cf. He 1,1-3). Il règne désormais « bien au-dessus de toutes les puissances et de tous les êtres qui nous dominent, quel que soit leur nom, aussi bien dans le monde présent que dans le monde à venir » (EPh 1,21). Scrutant l’invisible, le voyant de Patmos précise : « Sa voix est comme la voix des océans ; dans sa main droite, il tient sept étoiles, et de sa bouche sort un glaive acéré, à deux tranchants. Son visage resplendit, tel le soleil dans tout son éclat » (Ap 1,15-16).
Alors que le soleil estival réjouit notre cœur, la fête de la Transfiguration nous rappelle qu’il est un autre Soleil qui devrait bien davantage encore être pour nous source d’allégresse, d’émerveillement, de reconnaissance. Un soleil qui ne nous est plus extérieur, réchauffant seulement notre corps, mais un soleil intérieur : la présence lumineuse de Jésus qui par son Esprit, habite au fond de nos cœurs. Dieu en effet « lui a tout soumis et, le plaçant plus haut que tout, il a fait de lui la tête de l’Eglise qui est son corps, lui que Dieu comble totalement de sa plénitude » (EPh 1,22-23).
C’est en Jésus, « pierre vivante éliminée par les hommes, mais choisie par Dieu parce qu’il en connaît la valeur » (1 P 2,4), que nous sommes devenus « le sacerdoce royal, chargé d’annoncer les merveilles de Celui qui nous a appelés des ténèbres à son admirable lumière » (1 P 2,9) ; car « autrefois nous n’étions que ténèbres, mais maintenant, dans le Seigneur, nous sommes devenus lumière » (Ep 5,8).
Certes, ce n’est qu’au-delà de la mort que nous nous rassasierons de la vision de cette présence divine ; sur cette terre la gloire de Dieu nous demeure voilée, nous invitant à une vie de foi. Mais la foi est déjà participation bien réelle à cette gloire ; aussi, dès à présent, « vivons donc comme des fils de la lumière » (Ibid.) puisque nous le sommes.
La foi est le seul chemin pour entrer dans la gloire ; or « nous n’avons que cette vie pour vivre de foi » (Ste Thérèse de l’Enfant Jésus) : sachons discerner le véritable enjeu de notre pèlerinage sur Terre, et pénétrons nous aussi dans la « nuée lumineuse » de la foi !

« Vierge Marie, aide nous à entrer dans la nuée lumineuse de la foi théologale et à y demeurer tous les jours de notre vie, “fixant notre attention sur la parole de ton Fils comme sur une lampe brillant dans l’obscurité jusqu’à ce que paraisse le jour et que l’étoile du matin se lève dans nos cœurs” (1ère lect.). Que dans la contemplation des saints mystères, nous puissions nous laisser approcher par Jésus, nous laisser toucher par lui et l’entendre nous dire comme aux trois apôtres sur le Thabor : “Relevez-vous et n’ayez pas peur !”. Fortifiés dans l’Esprit, nous pourrons alors “proclamer sa justice et révéler à tous les peuples sa gloire” (Ps. 96). »


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