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 - 28 mars 2024 - Saint Gontran
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Homélie

Saint Augustin, évêque et docteur de l’Église

Il faut veiller ! Voilà sans doute le cœur de l’attitude spirituelle du chrétien. Il faut veiller car Jésus nous le demande et parce que c’est logique : « vous ne connaissez pas le jour où votre Seigneur viendra ».

Méfions-nous cependant des raccourcis hâtifs. On ne veille pas par ignorance de la date du grand rendez-vous que le Seigneur nous a fixé et qui marquera la fin du monde, mais parce que nous voulons être prêts pour ce rendez-vous. L’exemple du voleur est édifiant. Il est évident que le propriétaire ne connaît pas la nuit que le voleur a choisie pour passer, aussi veille-t-il. Mais même en veillant, l’effet de surprise ne sera jamais supprimé puisque le propriétaire ignore dans quelle partie de la nuit le voleur viendra. Autrement dit connaître la nuit, ou le jour, n’a pas d’importance puisque les circonstances exactes sont hors de notre portée. Or ce voleur, le livre de l’apocalypse nous le confirme, c’est le Christ lui-même. Veiller jour et nuit pour ne pas être surpris de son retour dans la gloire, est donc vain.

C’est pourquoi Jésus précise sa remarque et nous dit quand il va revenir : « c’est à l’heure où vous n’y penserez pas que le Fils de l’homme viendra ». Nous savons maintenant quand il viendra : à l’heure où nous n’y penserons pas. Notre attente est donc orientée par notre pensée. Jésus nous enseigne ainsi que notre attente, c’est-à-dire la façon de mener notre vie ici-bas, dépend de notre façon de penser le retour du Seigneur.

Pour l’illustrer, Jésus raconte une parabole qui met en scène un serviteur, et non pas deux, il est important de le noter, ayant le choix entre deux attitudes en l’absence de son maître. Soit accomplir fidèlement sa tâche envers les autres serviteurs, soit laisser sa pensée être séduite par l’idée que le maître tarde parce qu’il ne rentrera plus. L’idée est dangereuse car elle induit que le serviteur n’a alors plus de compte à rendre à personne et que les biens de son maître lui appartiennent désormais. Il est ainsi question d’un abus de pouvoir ; dans l’antiquité en effet seul le maître avait le droit de battre ses serviteurs. Ici, notre homme se croit investi des pouvoirs de son maître, nous montrant clairement que l’idée qu’il se fait du retour de son maître oriente sa façon de vivre, son choix pour faire le bien ou le mal.

Ce choix est le même pour nous. Les deux mêmes idées s’offrent à nous et nous sommes capables des deux attitudes extrêmes décrites dans cette parabole. Saurons-nous maîtriser notre pensée et ne jamais oublier que le Seigneur est fidèle ? Saurons-nous garder notre désir tendu vers le retour de notre maître ? Le meilleur de nos alliés dans cette attente éprouvante est la louange. Chaque matin rendre grâce au Seigneur pour le temps qui nous est donné de vivre en le servant pour, peut être aujourd’hui, lui faire la joie de nous trouver à notre tâche : être au service de nos frères.

Donne-nous Seigneur ton Esprit de service, qu’il oriente chacune de nos pensées vers ton retour. Sans doute ne pourrons-nous pas consacrer toutes nos pensées à ce retour : tant de choses doivent être réfléchies et faites. Mais que chacune de nos décisions soit prise en fonction de toi, et que chacun de nos travaux prépare ta venue. Ainsi, quand viendra « l’heure où nous n’y penserons pas », nous connaîtrons la joie des retrouvailles.


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