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 - 28 mars 2024 - Saint Gontran
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Homélie

lundi, 31ème semaine du temps ordinaire

« Jésus était entré chez un chef des pharisiens pour y prendre son repas ». Pour le remercier de son hospitalité, Jésus lui apprend à aller plus loin dans la vérité des relations sociales, à entrer véritablement dans les relations fraternelles. Profitons de la leçon nous aussi…

Inviter Jésus à sa table peut en effet ne pas être désintéressé. Il y a beaucoup à y gagner. On gagne d’abord en considération car celui qui reçoit quelqu’un d’important doit considérer qu’il est lui-même important. A cette occasion, il faut aussi donner à Jésus la meilleure place, il faut donc le placer à côté de son hôte. Voilà une façon d’obliger Jésus à être à côté de soi. Et bien d’autres choses encore que les conventions sociales demandent et qui nous arrangent.

Jésus ne dénonce pas ces habitudes, il nous invite à en prendre de nouvelles. Il le fait en donnant une béatitude, c’est-à-dire en décrivant une situation paradoxale, désagréable ou insupportable aux yeux du monde, mais qu’il déclare heureuse, réjouissante, parce qu’elle assure le vrai bonheur.

Ainsi, nous dit-il, « n’invite pas tes amis, ni tes frères, ni tes parents, ni de riches voisins ; sinon, eux aussi t’inviteraient en retour ». C’est-à-dire, les conventions sociales sont telles, qu’on finit par ne plus être capable de savoir si l’invitation veut honorer quelqu’un ou flatter celui qui invite. En vérité, notre désir d’avoir, notre désir de reconnaissance sont tels qu’il nous est impossible de formuler une invitation vraiment gratuitement. Cela vaut d’ailleurs pour tout ce que nous entreprenons. Quand nous décidons d’agir de telle manière que Dieu soit content de nous, nous le faisons souvent pour nous, pour la joie d’être bien vu du Seigneur.

Le meilleur moyen de dépasser cette difficulté, Jésus nous le donne : nous mettre volontairement en situation de totale gratuité. Par exemple, inviter à dîner quelqu’un qui ne pourra pas nous le rendre. Alors, nous dit Jésus, « tu seras heureux ». C’est une porte d’entrée dans le Royaume.

En effet, en nous occupant des petits et faibles, nous plaisons nécessairement à Dieu car il se soucie d’abord de ces frères-là. Alors, Dieu, qui ne se laisse jamais vaincre en générosité, contracte envers nous une dette de reconnaissance. Et nous serons heureux, car la récompense qu’il accorde, c’est sa vie donnée en partage. En outre, agir de la sorte nous prémunit contre les séductions de la vie sociale en nous maintenant dans la justice, dans la vérité de nos relations, c’est-à-dire comme prenant leur source en Dieu.

Enfin, ces comportements ouvrent notre cœur. Bientôt en effet notre regard pour ces frères estropiés et boiteux change, et nous découvrons à quel point nous leur ressemblons. Nous réalisons que nous sommes l’un d’entre eux. Leur bonheur d’être ainsi comblé gratuitement nous attire. Car nous cherchons de tout notre cœur la grâce d’être invité gratuitement à un banquet où on n’exige rien de nous sinon d’être là ; où on n’attend rien de nous, sinon d’accueillir le don qui nous est fait.

Voilà le chemin que Jésus nous ouvre. Comme il faut plus d’humilité pour accepter de l’aide que pour en donner, commençons bien vite à suivre la recommandation de Jésus. Nous entrerons alors peu à peu dans l’esprit d’enfance. Nous connaîtrons la joie qu’il y a à donner et à recevoir sans rien attendre en retour. Nous découvrirons la gratuité de l’amour. Nous connaîtrons enfin ce que notre Père des Cieux appelle être heureux avec lui et en lui.


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