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 - 16 avril 2024 - Saint Benoît-Joseph Labre
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Homélie

Saint Charles Borromée, évêque

« Heureux… ». Encore une béatitude ; mais cette fois-ci, elle n’est pas formulée par Jésus mais par un des convives. Cependant la parabole que Jésus raconte pour lui répondre est porteuse d’une question directe et rude : toi qui te réjouis des conditions du banquet du royaume de Dieu, seras-tu de ceux qui répondent non ?

Ce banquet est spécial en effet. Il y a deux invitations pour y participer. Une invitation normale d’abord. Elle est au passé, elle a déjà été envoyée, les invités ont déjà refusé. Ce qui est frappant est que ceux qui se sont excusés, n’ont manifesté aucun motif contre le repas ni contre l’homme qui les invitait. Ils ont refusé parce qu’ils avaient autre chose à faire. Ce n’était pas des choses illégitimes, mais ce n’était pas non plus des choses si importantes ni si urgentes. Des choses de la vie quotidienne, comme nous en avons tous.

Les excuses que nous entendons sonnent donc comme un avertissement sévère de Jésus. Nous sommes, nous aussi, ce convive qui s’émerveille devant la prodigalité de Dieu. Mais il ne suffit pas de s’émerveiller sur le Royaume pour y entrer. Quelle priorité lui donnons-nous ? Est-ce que nous sommes comme cet homme qui organise bien son emploi du temps et qui a planifié l’inspection d’un champ ? Le Seigneur lance son invitation quand le temps est venu, pas quand nous l’avons programmé. Sommes-nous cet homme doué en affaire, qui doit s’occuper de ses biens ? Le Seigneur invite ceux qui savent prendre le risque de tout perdre pour s’enrichir des vrais trésors. Somme-nous enfin cet homme qui vient de se marier et qui ne veut pas qu’on dérange son petit bonheur familial ? Le Seigneur doit-il rester en dehors de notre vie de famille, ou la périphérie, comme le sont certains amis ? Aucun de ces trois hommes n’entre dans le royaume, ce sont des hommes du passé, des hommes sans avenir.

« Amène ici les pauvres ». Voici que nous entrons dans le temps du présent. Et nous retrouvons l’enseignement que Jésus nous donnait hier, finalement, ce qu’il nous demande faire est ce que lui même fait en premier. Il invite au banquet ceux qui n’ont rien à donner en retour. Mais ce sont surtout ceux que rien ne retient dans le monde. Ceux qui ne sont pas encombrés par un emploi du temps à respecter, par des affaires à développer, par une famille à dorloter.

Mais une fois qu’ils sont tous arrivés, il reste encore de la place… « Va sur les routes (…), insiste pour faire entrer les gens ». Bienheureuse insistance du Seigneur. Hier nous avons tourné le dos à son évangile, parce qu’il n’était pas dans nos intérêts, parce qu’il nous dérangeait, parce que nous pensions construire notre petit bonheur par nous-mêmes. Mais nous avons vu les pauvres nous ouvrir le chemin, ils nous ont montré l’exemple. Quand on laisse le Seigneur diriger nos vies, elles prennent enfin de l’ampleur, elles valent enfin d’être vécues. Aussi ses messagers insistent-ils : qu’importe que vous soyez émerveillés par le Royaume comme ce convive qui interroge Jésus, il faut oser dépasser les limites rassurantes de vos quotidiens et vous aventurer jusqu’à la salle du banquet. Comme un pauvre. Comme ceux que rien ne retient car rien n’est comparable au bonheur qui nous attend.

Seigneur Jésus, merci de nous inviter à ta table. C’est un bien grand honneur et une joie immense. Donne-nous de ne rien laisser retarder notre réponse à ton invitation, donne-nous de rester disponibles aux sollicitations de ton Esprit, car la vie n’est belle que si tu en es la beauté.


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