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 - 28 mars 2024 - Saint Gontran
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Homélie

jeudi, 33ème semaine du temps ordinaire

Image, ô combien émouvante, que celle de Jésus pleurant sur Jérusalem. Dans un contraste saisissant avec la joie du groupe qui l’accompagne et qui vient de l’acclamer comme le roi messianique qui venait apporter la paix à son peuple, Jésus pleure, pour la seule et unique fois dans les évangiles synoptiques.

« Si toi aussi, tu avais reconnu en ce jour ce qui peut te donner la paix ! Mais hélas, cela est resté caché à tes yeux. » Jérusalem vient d’accueillir le messie mais elle n’a pas reconnu en lui le porteur de la véritable Paix. Elle a accueilli en lui un messie qui venait, certes, établir la paix mais en croyant que cela se ferait par le glaive. Elle n’a pas compris que la Paix qu’il lui apportait n’était pas celle qui vient après la guerre mais celle qui vient de Dieu : « tu n’as pas reconnu le moment où Dieu te visitait ». Jérusalem n’a pas reconnu en Jésus le Fils de Dieu, venu annoncer la paix à ceux qui étaient près, comme à ceux qui étaient loin (cf. Ep 2,17). Cette paix est restée « cachée à ses yeux » parce qu’elle n’a pas voulu la recevoir, lorsqu’elle était annoncée.

La conséquence de ce refus : la ruine de Jérusalem. Jésus n’est pas le premier à prophétiser cela. Jérémie et Ezéchiel l’avait fait avant la destruction de 587 av. J.C. Ce qui attire l’attention dans la prophétie de Jésus c’est que son essence ne réside pas dans l’annonce d’une destruction future (même si en 70 ap. J.C., sous Vespasien et sous Tite, celle-ci se vérifiera) mais dans ce qui la motive : le refus de croire que lorsque Jésus entre à Jérusalem c’est Dieu lui-même qui vient prendre possession de la ville sainte qui représente son peuple.

Dans cette ligne, nous pouvons légitimement actualiser cette prophétie à chacun de nous. Lorsque nous nous détachons du Seigneur, lorsque nous nous éloignons de lui ou lui refusons sa visite, c’est déjà l’ennemi qui nous environne et entoure notre cœur de tranchées pour en faire le siège. Et si nous persistons dans une telle attitude, ce dernier ne tardera pas à nous jeter à terre par le péché jusqu’à ne plus laisser subsister pierre sur pierre de la forteresse spirituelle de notre âme.

Alors, voyant cela, Jésus pleure sur notre Jérusalem. Il pleure sur notre âme et sur la désolation qui déjà l’assaille ou se profile à ses portes. Mais ses pleurs et sa prophétie de destruction ne doivent pas nous enfermer dans le désespoir. En effet, la prophétie n’est pas là pour lier à une fatalité mais pour maintenir une porte ouverte sur l’espérance. A travers elle, c’est comme si Dieu nous visitait à nouveau pour nous faire entendre la vérité que nous ne connaissions pas. Cette vérité peut parfois, comme ici, s’avérer douloureuse. Mais, dans les larmes du repentir, elle nous ramène à notre Seigneur. La prophétie proclame donc que rien n’est irréversible, même pas notre péché. N’est-ce pas ce que déjà les prophètes de l’Ancien Testament affirmaient au retour de l’exil de Babylone : « Ton avenir est plein d’espérance » (Jr 31, 17) ?

« Dieu qui donnes la preuve suprême de ta puissance lorsque tu patientes et prends pitié, sans te lasser, accorde-nous ta grâce : en nous hâtant vers les biens que tu promets, nous parviendrons au bonheur du ciel. » (Collecte de la messe du jour)


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