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 - 27 mars 2024 - Saint Habib
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Homélie

1er dimanche de l’Avent

Nous commençons l’Avent de cette nouvelle année liturgique avec une consigne précise de la part de notre Seigneur : « Veillez ! » (Cf. Evangile). C’est une invitation à être attentif aux signes de la nouveauté chrétienne dans l’attente de son plein accomplissement lorsque notre Seigneur viendra dans la gloire et nous ressuscitera avec lui. Car c’est bien cela que nous attendons : ressusciter en Christ pour ne faire plus qu’un avec lui.
Mais être tendu vers le futur ne signifie pas s’évader du présent. C’est au contraire mesurer le présent à l’aune de ce futur, c’est anticiper dans l’aujourd’hui ce futur. L’évangile nous invite à entrer dans cette attitude lorsqu’il nous dit que dans l’attente du retour de leur patron les serviteurs doivent rester fixés à leur travail. C’est dans le présent que je trouve le Seigneur qui déjà vient à moi pour me préparer à le recevoir dans toute sa plénitude lorsqu’il reviendra à la fin des temps.

Veiller signifie également garder ardent et vif le désir de la venue du Seigneur. Cela implique de ne jamais se lasser de l’appeler : « Reviens pour l’amour de tes serviteurs et des tribus qui t’appartiennent. Ah ! Si tu déchirais les cieux, si tu descendais, les montagnes fondraient devant toi » (Cf. 1ère lecture). Mais appeler ainsi de toute son âme la venue du Seigneur présuppose que l’on en ait reconnu la nécessité, que l’on se soit rendu compte de notre besoin d’être sauvés, que l’on ait pris conscience de notre condition de pécheurs dont Dieu seul peut nous sauver : « Nous étions tous semblables à des hommes souillés, et toutes nos belles actions étaient comme des vêtements salis… » ; « tu étais irrité par notre obstination dans le péché, et pourtant nous serons sauvés » (Cf. 1ère lecture).

Veiller implique encore que l’on ne doute pas de la venue de celui qui nous l’a promis. S’endormir signifierait précisément que nous n’y croyons plus. Nous n’aurions plus aucune raison de veiller.
Alors, sur quoi peut bien se fonder cette assurance et cette confiance en la venue de notre Seigneur ? Sur la fidélité de Dieu à ses promesses que nous pouvons déjà voir comme réalisées dans l’histoire du salut que nous livre l’Ancien Testament. Dieu est déjà intervenu en faveur de son peuple comme il le lui avait promis. La 1ère lecture tirée du livre d’Isaïe le proclame. Si elle est un appel à ce que le Seigneur vienne, elle est aussi l’expression d’une espérance dans la réalisation de cette venue qui s’appuie sur tous ces moments où le peuple d’Israël a reconnu son Dieu qui venait jusqu’à lui : « Voici que tu es descendu, et les montagnes ont fondues devant ta face. Jamais, on ne l’a entendu ni appris, personne n’a vu un autre dieu que toi agir ainsi envers l’homme qui espère en lui. »

Toutes ces visites de Dieu étaient en fait des préparations et des annonces de la plus belle et de la plus haute : la venue du Verbe qui est descendu habiter parmi les hommes en prenant chair de notre chair.
Nous touchons ici le cœur de la pédagogie de l’Avent : faire mémoire des faits de salut accomplis par Dieu dans l’histoire sainte pour assurer notre cœur qu’il veut tout autant intervenir en notre faveur. La raison ne se trouve pas en nous, en nos mérites, mais en lui qui nous a voulus comme ses enfants, ses fils, son peuple, son héritage : « Pourtant Seigneur, tu es notre Père. Nous sommes l’argile, et tu es le potier : nous sommes tous l’ouvrage de tes mains » (Cf. 1ère lecture). Si Dieu s’est montré fidèle aux promesses faites à son peuple jusqu’à lui envoyer son propre Fils, il se montrera aussi fidèle avec nous, « lui qui nous a appelés à vivre en communion avec son Fils Jésus Christ notre Seigneur » (Cf. 2ème lecture).

Veiller c’est donc espérer. Espérer qu’un jour nous communierons à la vie divine pour toujours au cœur d’une création toute entière transfigurée. Dès à présent, cette espérance doit demeurer le ressort de notre agir contre toute forme d’obstacle ou de découragement. En tant que chrétiens, nous devons croire en notre monde plus que quiconque parce que nous le savons destiné à l’éternité.

« Seigneur, durant ce temps de l’Avent qui commence, éduque-nous à l’espérance. C’est l’unique force qu’il faille introduire urgemment dans notre société qui, ayant vu s’écrouler, les unes derrière les autres, toutes les formes d’espérances humaines, s’est résignée à l’accablement de l’homme sous le poids de la violence et de l’injustice. »


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