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 - 28 mars 2024 - Saint Gontran
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Homélie

Saint François-Xavier, prêtre

Ils vinrent à Jésus « avec des boiteux, des aveugles, des estropiés, des muets, et beaucoup d’autres infirmes ». Quelle énumération. Toutes les maladies du monde affluent vers le médecin de l’homme. « Et il les guérit », tout simplement. La scène est saisissante. L’évangéliste ne précise pas explicitement que Jésus enseignait, quant à Jésus il dit seulement d’eux : « ils sont avec moi ». L’humanité a tellement crié sa détresse vers le Ciel, sa venue constitue une telle attente, que le Messie annoncé semble être reconnu à sa seule présence. L’attente ouvre les yeux du cœur. Tous affluent vers lui, à commencer par les plus pauvres. Jésus est avec eux à la fois direct et simple : « et il les guérit ».

Savons-nous reconnaître la présence du Messie parmi nous ? Notre préparation à Noël ne devrait-elle pas être avant tout un réapprentissage de la pauvreté ? Que nous ayons des pauvretés, voire que nous soyons des pauvres, n’est pas pour nous surprendre, nous l’expérimentons si souvent. Mais notre pauvreté nous rend-elle proche de Jésus ? Autrement dit, n’appelons-nous pas facilement pauvretés nos limites, les irritantes frontières de notre puissance ? Or ces limites sont notre chance de nous ouvrir aux autres et à l’Autre, au Messie. Ainsi, notre vraie pauvreté est d’abord celle de ne pas savoir accueillir. Jésus est pauvre : il reçoit ceux qui affluent vers lui, il ne retient pas sa vie, il donne sans calculer. Il guérit.

Ce temps de préparation doit donc être un temps où nous osons la rencontre de l’autre, de l’homme avec sa misère. Tel est le chemin de l’éloignement de soi. Tel est le chemin du rapprochement de Dieu. Dieu rejoint l’homme dans sa misère. On ne découvre sa pauvreté qu’une fois le consentement donné à ses limites, le choix posé de mettre des limites qui créent un espace pour l’autre et permettent l’épanouissement de la vie. Limite au temps de travail, limite au temps de parole, limite à l’envahissement de l’espace, limite aux revendications. Petites morts du quotidien qui ouvrent à la vie. Ainsi allégés, nos cœurs apparaissent avec leurs vraies infirmités, celles qui nous font prendre notre place dans le cortège qui monte vers Jésus sur la montagne. Les muets qui ne louent jamais Dieu ; les aveugles qui ne discernent pas les signes de l’Esprit ; les sourds qui se ferment à la parole de Dieu ; les boiteux qui ne marchent pas droit sur les chemins de l’évangile.

Ce jour-là, l’enseignement de Jésus était dans son accueil de nos pauvretés, dans la manifestation de sa pauvreté. C’était un enseignement par l’exemple. Puis vint le temps de la mise en pratique. Pauvrement, sept pains et quelques petits poissons lui sont offerts ; il les bénit et il demande à ses disciples de les distribuer. Il nous faut apprendre à donner le peu que nous avons et à recevoir simplement le peu qu’on nous donne. C’est de cette manière que le Seigneur comble les foules de ceux qui s’avancent vers lui. C’est à ce signe que notre cœur devient capable de reconnaître la présence de Jésus sur nos routes.

Le mystère de Noël auquel nous nous préparons, est un mystère de simplicité. Il requiert un dépouillement volontaire et un abandon confiant à la volonté de celui qui, trois jours durant, accueille et guérit. Il faut nous y préparer car nous aurons à marcher vers la grotte de la même manière que les pauvres de cet évangile ont eu à marcher vers le rocher où le Sauveur était assis. Dieu descend jusqu’à nous pour nous élever jusqu’à lui. Alors, unissant nos voix aux foules dans l’admiration, nous chanterons avec les anges du Ciel la gloire du Dieu qui vient à nous pour tout sauver.


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