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 - 28 mars 2024 - Saint Gontran
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Homélie

vendredi, 11ème semaine du temps Ordinaire.

« Ne vous faites pas des trésors sur la terre ». Le mot trésor est fortement chargé par notre imaginaire. Un trésor a rythmé la quête de bien des pirates ou des chevaliers pour lesquels nous avons vibré dans les contes de nos enfances. Le prix d’un trésor peut être variable, il peut même n’avoir d’importance que pour celui qui le possède. Il peut aussi être si précieux qu’il soit lié à notre raison d’être. Mais quelque soit ce trésor, une chose est sûre : il faut le mettre en sécurité.

Cette notion est si évidente qu’on peut l’occulter. On peut entendre dans l’opposition que fait Jésus un conseil d’amasser plutôt un trésor fait de biens célestes que de biens terrestres, de biens périssables. Or Jésus ne nous parle pas du contenu du trésor, de ce à quoi nous attribuons une valeur, mais du lieu où nous l’enfouissons pour le protéger. « Ne vous faites pas des trésors sur la terre, (…) faites-vous des trésors dans le ciel ». Les biens thésaurisés sont les même ici-bas ou dans le ciel, c’est à nous qu’il revient de les choisir, mais Jésus nous demande de les enfouir dans le ciel et non sur la terre.

Dès lors seulement, le contenu du trésor est mis en question. Pour être placé dans le Ciel, de quoi peut être composé ? De tout manifestement, puisque Jésus ne semble pas mettre de restriction. Il ne semble pas y avoir de « poids » limite qui conditionnerait cette « ascension » de notre trésor dans le ciel. Les mots employés nous trahissent. Le Ciel n’est pas au dessus des nuages. Il est don de soi. La différence entre un trésor sur la terre et un trésor dans le ciel est la différence entre amasser, égoïstement et cupidement, et donner, dans l’aumône et la charité fraternelle. On fait fructifier son trésor, d’autres paraboles nous le rappellent, quand on l’expose, quand on le partage, quand on le donne.

D’où l’avertissement de Jésus. « Là où est ton trésor, là aussi sera ton cœur ». Si nous cédons à la cupidité et à l’envie, notre trésor est sur la terre, notre cœur y sera donc aussi, et il en mourra. Pour que notre cœur vive, il lui faut entrer dans la dynamique de la vie, qui est don de soi : il ne se dilate que s’il aime.

Ce choix de l’emplacement de notre trésor est donc crucial. Or il dépend de notre capacité à discerner. Il dépend de notre œil. L’œil éclaire tout le corps de la lumière qu’il perçoit de l’extérieur. L’œil simple est celui qui ne se laisse pas séduire par la cupidité et la jalousie. L’œil mauvais est avare de ses biens, ou envieux de ceux des autres. Il est obscur et plonge tout le corps dans l’obscurité.

Que le Seigneur ouvre les yeux de nos âmes à la grandeur de son amour et nous introduise dans la contemplation du trésor qu’il nous a acquis : sa vie, en plénitude, qu’il donne de vivre dès à présent pour nous faire déjà goûter la joie du Ciel. Si nos yeux voient clair, le contenu du trésor nous apparaîtra avec évidence : Dieu, lui-même. Ne l’emprisonnons pas dans nos logiques terrestres, laissons-nous gagner par le Ciel, laissons bonifier par notre trésor et nous serons transformés en lui.


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