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 - 28 mars 2024 - Saint Gontran
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Homélie

mercredi, 1ère semaine du temps ordinaire

L’emploi du temps de Jésus est bien dense. Le style de Marc est concis et alerte. L’enjeu de cette journée passée heure par heure avec Jésus est de dresser un tableau de tout l’évangile. Passer cette journée avec Jésus est donc déjà traverser toutes les épreuves qui nous attendent dans notre marche avec lui.

En premier lieu, la maladie de la belle-mère de Pierre. On parle seulement d’une fièvre. Cette maladie peut donc passer pour bénigne à nos yeux ; aujourd’hui comme à cette époque, on soignait facilement ce genre de fièvre. Mais l’empressement mis à demander l’aide de Jésus nous montre que son entourage est inquiet. Donner tant d’importance à cette entrée en matière montre l’importance que l’évangéliste accorde à cette malade. Il nous faut donc chercher à interpréter sa maladie. La maladie étant toujours une figure du péché, et plus précisément ici la fièvre étant un mal qui brûle, on associe généralement cette fièvre à l’intempérance ou à la colère. Peu importe notre choix, ce qui compte est qu’une maladie bénigne, un péché que les hommes ont tendance à négliger à cause de sa fréquence ou parce qu’il semble sans conséquence, un tel péché est capable de tenir l’humanité clouée au lit, incapable d’accomplir le service qui fait sa dignité.

Pour ces péchés qu’on se laisse quelques fois à qualifier de « petits », il existe pourtant une arme simple et efficace : la prière. Voilà ce que nous enseignent les apôtres quand ils s’approchent de Jésus : « on parle à Jésus de la malade ».

Notons enfin comment Jésus choisit de la guérir. Point d’imprécation. Jésus se fait proche. En elle-même, sa présence apaise. Il s’approche de la malade, la prend par la main et l’aide à se relever. En toute simplicité, il la rend à la dignité de l’humanité qui est de servir de Dieu. Il s’agit encore d’un acte qui montre qu’il est le Messie. Le mot employé est d’ailleurs celui qui désigne la résurrection dans le texte grec : il la fit se lever, comme Jésus lui-même se lèvera au matin de la Pâques.

Comme les foules qui se pressaient autour de sa maison, nous avons nous aussi de nombreuses et légitimes demandes à adresser à Jésus. Nous avons de nombreux maux et de nombreux péchés à lui présenter pour qu’il nous en soulage. Mais la suite de l’évangile montre combien Jésus s’attache à protéger la foule d’elle-même. Il ne faudrait pas qu’elle en vienne à s’imaginer qu’il va sauver le monde entier d’un coup de baguette magique. En s’effaçant discrètement au petit jour, en se faisant insaisissable, Jésus laisse la foule dans le désarroi ; peut être se croira-t-elle abandonnée ou trompée. Mais en réalité, il veut la conduire « ailleurs ». Jésus est toujours plus loin, il nous devance tous. Nous, membres de cette foule qui compte que Jésus exauce toutes ses prières au nom de sa mission de sauveur. Nous aussi, disciples du Seigneur qui avons un peu de mal à faire la part entre ce que nous entendons comme prières venant de la foule, et les ordres que le Seigneur nous donne.

Jésus, nous le voyons dans cet instant où il se retire pour prier seul, tire toute sa force et tout ce qu’il est, de son intime communion avec le Père. Voilà sans conteste le premier lieu où nous pouvons le rejoindre, où nous apprendrons à connaître ce qu’il désigne comme l’« ailleurs » où il nous invite à le suivre. Alors nous aurons nous aussi la force de quitter nos revendications légitimes pour découvrir la merveille que Jésus veut pour nous, alors nous saurons faire la part entre ce que le monde réclame et qui est vraiment bon pour l’homme. Nous serons devenus les disciples capables d’entrer pleinement dans la joie du salut apporté par Jésus-Christ.


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