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 - 28 mars 2024 - Saint Gontran
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Homélie

vendredi, 1ère semaine du temps ordinaire

La scène est au départ assez paisible, voire joyeuse : Jésus rentre à la maison, à Capharnaüm. Il l’avait quitté, nous nous en souvenons pour l’avoir lu en début de semaine, au petit jour, alors que la foule le pressait d’opérer encore des guérisons. Les voisins répandent donc bien vite la nouvelle, et la foule s’empresse à nouveau autour du rabbi. Au point d’obstruer les alentours de la maison. On se presse… et on fait Jésus prisonnier. Il n’est plus possible de sortir de la maison, ni d’y entrer.

Et c’est le problème, car il y a un paralysé, un exclu comme tous ceux que Jésus a rencontré dans les évangiles de cette semaine, un infirme qui souhaite être conduit auprès du maître. L’homme pourra compter sur l’audace et l’inventivité de quatre amis. Sans se démobiliser devant les circonstances, ils hissent le brancard sur le toit, fait de branchages et de terre, creuse facilement un trou et font descendre leur ami aux pieds de Jésus, qui s’émerveille, et surprend.

Nous pouvions en effet nous attendre à un bon accueil pour ceux qui ont réussi à s’interposer entre la foule et Jésus. Il est certain que la guérison serait au rendez-vous. Mais dans un premier temps elle ne l’est pas. Pour ceux qui ont voulu aller à l’essentiel, Jésus livre l’essentiel : « tes péchés sont pardonnés ». La portée d’une telle phrase n’échappe à personne. On avait en effet l’habitude d’utiliser la voix passive pour éviter de nommer Dieu. Jésus affirme donc que Dieu pardonne cet homme.

Or il y avait dans l’assistance des gens auxquels nous ressemblons souvent : des scribes. Plus prompt à juger et à prendre position en fonction de ce qu’ils estiment être corrects, ils ignorent toute joie pour la vie de cet homme qui prend un nouveau visage, et discernent un blasphème. Évidemment, Dieu seul peut pardonner les péchés, et il est bien surprenant qu’un homme prétende pardonner avec l’autorité même de Dieu. Mais une fois encore le jugement tombe avant le début du procès.

Jésus leur répond donc fermement. Mais délicatement. Voilà le Seigneur révélant l’ampleur de sa miséricorde. Elle est destinée aussi aux nuques raides ! La réponse que Jésus leur fait publiquement devance en effet toute prise de parole de leur part. Jésus leur répond sans que, aux yeux de tous, ils paraissent être discrédités. Occasion qui leur est donnée de se convertir, Jésus adresse une série de questions, qui culmine dans la mention du « Fils de l’Homme », le Messie à qui Dieu a confié tous ses pouvoirs. Jésus s’identifie clairement à cette figure biblique, il dit nettement être le Messie disposant des pouvoirs divins, et il peut pardonner les péchés, selon ce que les prophètes avaient annoncés : aux temps du salut, les péchés seront pardonnés. Jésus révèle ici le cœur de la Nouvelle Alliance qu’il est venu sceller de son sang.

Ainsi cet homme qui a été amené dans la maison où demeure Jésus, l’Église, gisant comme un mort, entend l’ordre de Jésus « lève-toi », c’est-à-dire « ressuscite » ! Il se retrouve debout, capable de porter son brancard. Cet homme a donc été transformé dans son corps et dans son âme, c’est tout son être qui est bouleversé par son entrée dans la Nouvelle Alliance.

« Nous n’avons jamais rien vu de pareil » s’exclament les témoins. Il y a de quoi s’émerveiller en effet : qu’il est grand le mystère que nous célébrons ! Mais cette joie et cette admiration ne doivent pas nous faire perdre de vue notre responsabilité personnelle. Pour que le miracle s’accomplisse, il a d’abord fallu l’intervention de quatre compères, qui ont eu foi, qui connaissaient le chemin qui mène à Jésus, et qui savaient que lui seul pourrait répondre à la détresse qu’ils ont vu dans leur frère paralysé.

Prions donc le Seigneur pour que le mystère que nous célébrons aujourd’hui transfigure tout notre être, notre corps notre âme et notre esprit, qu’il fasse de nous d’authentiques témoins de l’évangile, audacieux et astucieux pour faire rencontrer le Seigneur de nos vies à tous nos frères humains qui sont paralysés par la peur, le doute, la détresse. Lui est le Fils de l’Homme venu inaugurer le règne de la paix véritable. Soyons donc solides comme ces quatre compagnons, proclamons par toute notre vie le message des quatre évangiles, qui sont la Parole que notre monde a besoin d’entendre.


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