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 - 28 mars 2024 - Saint Gontran
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Homélie

lundi, 2ème semaine du temps ordinaire

Dans l’évangile de ce jour, Jésus nous révèle qu’il est venu faire de l’entièrement neuf : « Personne ne raccommode un vieux vêtement avec une pièce d’étoffe neuve » ; « A vin nouveau outres neuves ». Ces paroles de Jésus nous révèlent l’essence même du salut qu’il nous acquis mais elles nous engagent aussi en ce qui concerne le quotidien de notre vie à sa suite. Nous qui avons goûté au vin nouveau, nous qui avons connu la régénération de la résurrection, devons aussi bien intégrer les deux images données par Jésus.

A travers elles, Jésus dévoile une première résistance fondamentale qui peut émerger en nous face à son message. Il est possible de refuser la conversion évangélique au nom d’un certain équilibre, d’une certaine sagesse, du bon sens ou du traditionnel « on a toujours fait comme ça. », valeurs plus que suffisantes pour tranquilliser la conscience. Mais toutes ces « bonnes raisons » ne manifestent-elles pas un attachement à nos propres schémas et un refus de nous laisser renouveler, autrement dit exactement le contraire du « convertissez-vous et croyez à l’évangile » auquel nous invite Jean le Baptiste (Mc 1,15) ?

Il y a quelque chose de radical dans les mots de Jésus, c’est vrai. Jésus Christ est vin nouveau, étoffe neuve. On ne peut appliquer le Christ et son évangile comme une sorte d’emplâtre sur une mentalité vieille, sur une manière de vivre caduque. On y perdrait la tranquillité d’avant sans acquérir la joie de la conversion. Avec Jésus, il est impossible de composer.
La venue de l’Epoux renouvelle à un tel point l’homme qu’il lui devient impossible de trouver un quelconque compromis avec cette radicale nouveauté. Accueillir celle-ci c’est accepter que disparaisse en nous tout ce qui relève du vieil homme pour faire place à la nouveauté du salut apporté par Jésus Christ.
Nous en avons tous déjà plus ou moins fait l’expérience : à peine l’Esprit Saint nous oriente-t-il vers le Royaume, que nous retournons avec nostalgie vers ce que nous venons de quitter, le vieux vêtement que nous connaissions si bien. A peine l’Esprit nous a-t-il conduit à la source de vie éternelle du cœur du Christ que nous revenons, au moins en pensée, à nos citernes lézardées d’eau frelatée. Il faut bien le reconnaître : aussi longtemps que nous cheminons ici-bas, nous sommes aveugles pour les choses de Dieu, et demeurons vulnérables pour les choses du monde. Aucune conversion ne saurait être durable si elle ne s’accompagne, d’une mise en marche sans retour, à la suite de tous les grands pèlerins du Royaume, jusqu’à Jésus lui-même, qui est venu l’inaugurer à travers sa Pâque.

Pour demeurer fort au cœur de ce combat, nous pouvons puiser à la grâce de notre baptême qui a fait de nous des créatures nouvelles, totalement renouvelées dans la mort et la résurrection du Seigneur. Depuis ce jour-là quelque chose de radicalement nouveau s’est opéré dans notre être. Un homme nouveau est venu à la vie avec des désirs qui le stimulent en vu de Celui qui est le Bien, la Vérité et la Vie.

« Au cours de chaque eucharistie, c’est la fête de notre salut que nous célébrons. Seigneur, fais-nous la grâce de refuser tout rapiéçage, de rejeter définitivement les fondements posés par le vieil homme pour laisser ton Père et notre Père façonner notre âme à ton image. Viens nous recréer dans la lumière de ta résurrection et comble-nous de l’Esprit de Pentecôte, que nous puissions prendre part à ton festin de Noces. »


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