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 - 21 avril 2024 - Saint Anselme de Cantorbéry
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Homélie

Férie de Carême

Pour la seconde fois, Jésus monte à Jérusalem à l’occasion d’une fête qui ne nous est pas précisée. Nous sommes un jour de sabbat et Jésus arrive près de la piscine de Bézatha. Nous sommes au nord du Temple près de la porte des brebis par laquelle ces dernières entrent sur l’esplanade du Temple en vue des sacrifices.

Les recherches archéologiques récentes situent cette piscine proche des bains rattachés au culte païen à Sérapis ce qui explique qu’il y avait là toutes sortes de malades, « aveugles, boiteux et paralysés » comme nous le rapporte saint Jean. Jésus en repère un au milieu de cette foule et prend l’initiative de s’approcher de lui. Il lui adresse la parole : « Est-ce que tu veux retrouver la santé ? »

Jésus fait appel à la volonté de cet homme qui est invité à participer activement à sa guérison. On comprend aisément la réponse un peu amère de cet homme : « Seigneur, je n’ai personne pour me plonger dans la piscine au moment où l’eau bouillonne ; et pendant que j’y vais, un autre descend avant moi ». Autrement dit, « je voudrais bien guérir mais cela ne sert à rien car mon infirmité m’empêche de plonger avant les autres dans la piscine » ! En effet, la tradition voulait que seul le premier malade qui descendait dans l’eau lorsque celle-ci se mettait à bouillonner, fût guéri.

En guérissant cet homme, Jésus va montrer qu’il est bien venu pour les plus faibles et les plus mal en point. Jésus va obtenir pour ce plus pauvres parmi tous les pauvres malades du bord de cette piscine ce que les eaux bouillonnantes obtenaient en faveur du plus fort d’entre eux. Le parallèle entre Jésus et les eaux qui guérissent est posé à l’avantage de Jésus. Jésus a sollicité le désir de vivre de cet homme qui se voit ainsi rendu capable d’accueillir la Parole qui va le libérer : « « Lève-toi, prends ton grabat, et marche ».

La guérison a lieu un jour de sabbat manifestant ainsi que les temps messianiques annoncés par le prophète Isaïe sont accomplis (Cf. Is 35, 4-6). Jésus est maître du sabbat et lui redonne son sens premier : « Le sabbat a été fait pour l’homme et non l’homme pour le sabbat » (Mc 3,27-28). En effet, au terme de la création, « repos de Dieu » n’est pas synonyme d’inactivité car Dieu continue de régir le monde et de vivifier les hommes.

« Plus tard, nous dit l’évangéliste, Jésus retrouve cet homme dans le Temple ». Il y ait vraisemblablement venu rendre grâce. Jésus va alors conduire la guérison qu’il a opérée jusqu’à son terme : « Te voilà en bonne santé. Ne pèche plus, il pourrait t’arriver pire encore. » Jésus a d’abord libéré cet homme de ses passions intérieures d’amertume, de jalousie, de révolte peut-être même par rapport à Dieu et à la vie, pour le faire maintenant descendre dans un lieu plus profond de son humanité. Jésus lui a ouvert l’accès à ce lieu le plus intime de son être où il peut le rencontrer, lui son Seigneur, en vérité et assumer pleinement la responsabilité de sa vie spirituelle. Désormais, cet homme peut se trouver confronté à son péché et accepter d’unifier sa vie sous le regard de Dieu : « Ne pèche plus. »

« Seigneur, guéris-nous de toutes ces passions qui nous animent et se bousculent en nous afin de nous redonner accès à notre liberté spirituelle. Tu vois combien nous sommes incapables de nous sortir de cela par nous-mêmes. Merci de nous rejoindre au cœur de ce trouble et de ce combat pour nous ouvrir le chemin qui nous permettra de te rencontrer toujours plus en vérité et d’oser t’exposer ces péchés qui nous aliènent et nous paralysent tant. »


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