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 - 16 avril 2024 - Saint Benoît-Joseph Labre
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Homélie

Férie de Carême

Nous continuons notre progression dans le débat entre Jésus et les Juifs au cœur de la fête des tentes. Jésus s’adresse maintenant à ceux qui se sont fiés à lui (v. 31) Mais très vite cet auditoire ne se distinguera plus des ennemis déclarés de Jésus.
« Si vous demeurez fidèles à ma parole, vous êtes vraiment mes disciples ; alors vous connaîtrez la vérité et la vérité vous rendra libres. » Selon les prophètes, la pleine « connaissance » du Seigneur devait se révéler comme le don de l’âge à venir (Cf. Jr 31 ? 34 ; Is 54, 13). Jésus annonce au futur « vous connaîtrez » à condition de demeurer dans sa parole à lui (v. 31), parce que sa parole fait apparaître le sens déjà inclus dans la Parole divine adressée au peuple de la Promesse. Jésus se présente comme le prophète eschatologique du Dieu d’Israël : il révèle à quelle communion avec Dieu sont appelés les croyants. Si la parole de Jésus a cette faculté interprétative c’est parce qu’elle est elle-même parole de Dieu. L’invitation que Jésus adresse à demeurer dans sa parole est donc un appel à assimiler la parole de Dieu, à n’exister que par elle et à entrer à travers elle dans une connaissance de plus en plus profonde qui est communion avec l’objet connu, la « vérité », Dieu lui-même.
« Et la vérité vous rendra libre. Ils lui répliquèrent : « Nous sommes les descendants d’Abraham, et nous n’avons jamais été les esclaves de personne. Comment peux-tu dire : ’Vous deviendrez libres’ ? ». La réaction des juifs qui écoutent Jésus trahit une sensibilité à vif par rapport à la question de la liberté, eux qui sont d’ailleurs sous le joug de l’empire romain. En vertu de l’élection, les Juifs ne se reconnaissent en effet aucun autre maître que le Dieu unique. C’est le privilège de leur naissance : « Israël est-il né esclave, est-il né de la servitude ? » (Jr 2, 14). Et s’ils ont été libérés de la servitude d’Egypte c’est pour se mettre au service du Seigneur en étant fidèles à la Loi de l’Alliance. Ils ne dépendent donc que de Dieu seul, ils ne sont les esclaves de personne.
Mais si une quelconque domination étrangère, comme celle de Rome par exemple, ne saurait compromettre cette liberté fondée sur la descendance d’Abraham, il est un autre esclavage qui la remet en cause, celui du péché. L’accoutumance au mal dont seul le Seigneur peut délivrer a d’ailleurs souvent été dénoncée par les prophètes et l’invocation du pardon du Seigneur pour les fautes commises a toujours rythmé la prière d’Israël, en particulier dans les Psaumes (Cf. Ps 50).

Jésus a présenté la liberté comme le fruit de la vérité. En niant qu’ils sont esclaves, les interlocuteurs de Jésus se considèrent exempts de tout péché. Mais qui pourrait prétendre être sans péché ? Ils ne sont donc pas dans la vérité et contrairement à ce qu’ils croient ils sont esclaves.
« Amen, amen, je vous le dis : tout homme qui commet le péché est esclave du péché. L’esclave ne demeure pas pour toujours dans la maison ; le fils, lui, y demeure pour toujours. Donc si c’est le Fils qui vous rend libres, vous serez vraiment libres ». Par le glissement de l’opposition esclave/libre à esclave/fils, Jésus révèle que le péché par excellence c’est de le refuser Lui, le Fils, le Verbe de Dieu, la Parole de vérité, qui seul est capable de nous libérer en faisant de nous des fils adoptifs en Lui le Fils unique.
Devant le refus de ses interlocuteurs, Jésus ne peut que constater : « Ma Parole n’a pas de prise sur vous », car vous ne voulez pas recevoir du Fils la vraie liberté, que lui seul peut vous donner. Or ce refus dramatique dévoile votre appartenance : « Si Dieu était votre Père, vous m’aimeriez, car moi, c’est de Dieu que je suis sorti et que je viens ». En « cherchant à me faire mourir », vous trahissez votre véritable père : le Prince de ce monde, dont les discours mensongers vous ont séduits.

Ne pensons pas trop vite que tout cela ne nous concerne pas. Mettons plutôt à profit cette fin de carême pour demander à l’Esprit Saint de venir faire la vérité en nous en dévoilant nos complicités cachées avec le Tentateur, afin de pouvoir les exposer à Celui qui est la Parole de vérité et de miséricorde qui veut nous rendre libres.

« Dieu très bon, éclaire le cœur de tes fidèles qui se purifient dans la pénitence ; toi qui nous a donné le goût de te servir, ne reste pas sourd à notre prière (Cf. Collecte). Dans ta miséricorde, procure-nous la guérison : qu’elle arrache de nos cœurs jusqu’aux racines du mal et qu’elle nous protège et nous fortifie à jamais (Cf. Or. post com.). »


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