Catholic.net International English Espanol Deutsh Italiano Slovensko
 - 28 mars 2024 - Saint Gontran
Navigation: Homélie

 

Homélie

samedi, 12ème semaine du temps Ordinaire.

Après le lépreux, nous abordons aujourd’hui le second et le troisième volet du tryptique de guérisons proposé par saint Matthieu au chapitre 8 de son évangile.
La demande vient à nouveau d’un « exclu », mais pour d’autres raisons que le lépreux rencontré hier. Il s’agit d’un étranger, un païen, et de surcroît un officier de l’armée occupante. Personnage en principe peu sympathique, mais qui manifeste pourtant une étonnante délicatesse de cœur : il se déplace personnellement pour « venir à Jésus et le supplie » de guérir son serviteur, c’est-à-dire son esclave. Ce n’est cependant pas par intérêt - pour ne pas perdre « un bon instrument de travail » - qu’il s’implique ; mais par compassion devant la terrible souffrance de cet homme sur lequel il a pourtant droit de vie et de mort.
Jésus a perçu le travail de la grâce dans le cœur du centurion et consent à sa demande : « Je vais aller le guérir » ; ce qui sous-entend : « Je vais me rendre au chevet du malade ». Or le centurion sait fort bien qu’un Juif n’a pas le droit d’entrer dans la maison d’un incirconcis sous peine de contracter une impureté rituelle. S’il s’adresse néanmoins à Jésus, c’est donc qu’il croit sans hésitation en la puissance performative de la Parole du Maître. Celui-ci n’a pas besoin de s’approcher du patient pour effectuer sur lui des passes comme le faisaient les thaumaturges de l’époque. Si la parole d’un centurion a autorité sur des soldats, a fortiori la Parole de Jésus saura-t-elle s’imposer à la maladie, même à distance. Cet officier souligne cependant qu’il ne tient son autorité sur ses subalternes que parce que lui-même est soumis à un supérieur. Autrement dit, il ne fait que représenter l’autorité militaire qui s’exprime efficacement à travers lui. Le centurion a donc pressenti que Jésus opère avec la puissance de Dieu lui-même dont il est l’envoyé plénipotentiaire ; c’est pourquoi il s’adresse à lui en le nommant « Seigneur ».
On comprend l’étonnement émerveillé de Jésus : Notre-Seigneur jubile en constatant l’accès de ce païen à la foi. L’universalité de la Bonne Nouvelle s’affirme dans les faits : tout homme qui consent à se rendre attentif à l’action de l’Esprit, peut reconnaître la Seigneurie du Christ, le Verbe de Dieu venu dans la chair pour nous restaurer dans la vérité de notre filiation adoptive. Le plus surprenant, c’est qu’en fin de compte Jésus ne prononce même pas de parole de guérison à proprement parler. Il se contente d’annoncer au centurion la réalisation de ce qu’il espérait en venant à sa rencontre. Car la Parole qui guérit et qui sauve, c’est la Personne même de Jésus, le Verbe de Dieu livré pour nous. En reconnaissant Jésus, ce païen s’est non seulement laissé investir par la grâce, mais il en est devenu le médiateur pour son serviteur.
L’évangéliste souligne que c’est par un mystère de compassion que Jésus nous sauve du péché et de ses conséquences : « Il a pris nos souffrances, il a porté nos maladies » (Is 53, 4). De même c’est en prolongeant cette compassion active que chacun de nous est appelé à actualiser le salut qui vient de Dieu, comme le centurion nous en donne l’exemple.

« Père, apprends-nous à nous souvenir que la Bonne Nouvelle est avant tout un mystère de solidarité. Solidarité de l’Emmanuel avec nous, qui est appelée à se prolonger dans notre solidarité active avec tous nos frères, en commençant par les plus démunis. Jésus, viens nous prendre par la main afin que nous puissions nous lever et servir nos frères comme tu nous en as donné l’exemple. »


Accueil | Version Mobile | Faire un don | Contact | Qui sommes nous ? | Plan du site | Information légales