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 - 16 avril 2024 - Saint Benoît-Joseph Labre
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Homélie

Dimanche de Pâques

La résurrection, le cœur de notre foi, vient à nous sous la forme d’une question. La bonne nouvelle de la résurrection se dit par un tombeau vide. Rien ne s’impose à nous, la pierre roulée est celle qui ouvre le chemin de la foi. Il nous revient de le parcourir ; aussi les réactions peuvent être très diverses, comme en témoigne l’évangile de ce jour.

La première à être confrontée au tombeau vide est Marie. Elle vient de « grand matin, alors qu’il fait encore sombre », signe que le temps de la foi n’est pas encore advenu pour elle. « Elle voit que la pierre a été enlevée du tombeau ». Sans dépasser ce constat, elle court aussitôt chercher Pierre. Pour elle, le tombeau vide ne pose pas de question mais il appelle une certitude tout rationnelle : « On a enlevé le Seigneur de son tombeau ». Sans s’expliquer, elle affirme sa conclusion avec force, elle se désole de son ignorance et elle inclut les apôtres dans sa détresse : « nous ne savons pas où on l’a mis ». Elle a évalué la situation sans prendre le temps de discerner et elle attend des solutions toutes faites. Ce qui l’intéresse, c’est le concret de sa vie. Elle est passé à côté du rendez-vous de la foi, parce qu’elle n’a pas pris le temps du recul, le temps d’interroger les événements.

Pierre et Jean partent alors. Dans la même hâte. Ils arrivent bientôt, mais eux voient ce que Marie n’a pas vu : l’intérieur du tombeau, vide. Pierre scrute les lieux. Il cherche à comprendre. Le linceul est là, le linge recouvrant la tête est bien plié. Tout porte à croire qu’ils sont devenus inutiles. Mais qu’imaginer de plus ? Il reste lui aussi, pour le moment, en deçà de l’acte de foi.

Pour Jean, c’est différent. Les choses vont plus vite. « Il vit ». Quoi ? « Il crut ». Quoi ? Il a vu la même chose que Pierre. Certes, mais le disciple que Jésus aimait a instinctivement replacé la scène dans le cadre des Écritures. La foi en un événement dont personne n’a été témoin devient alors possible.

Nous avons ceci de commun avec les apôtres que nous n’avons pas vu la résurrection. Mais nous, nous pouvons nous appuyer sur leur témoignage. La résurrection en effet n’est pas un dogme édicté en conclusion d’une enquête policière ; elle est l’œuvre de Dieu. Plus aujourd’hui que jamais, il est, lui, l’acteur principal, il réalise lui-même sa promesse. Dieu a donné « aux témoins qu[’il] avait choisis d’avance », confirme saint Pierre dans la première lecture, d’interpréter et de transmettre la bonne nouvelle de la résurrection. C’est par ces témoins que la grâce de Pâque nous rejoint et nous invite à entrer dans la vie.

Nous savons grâce à eux que « tout homme qui croit en [Jésus] reçoit par lui le pardon de ses péchés. » Par ce témoignage, nous savons que la Nouvelle Alliance est offerte à tous ceux qui accueillent ce message véridique : « ils l’ont fait mourir en le pendant au bois du supplice. Et voici que Dieu l’a ressuscité le troisième jour » !

Aujourd’hui en effet, Dieu a agit, en personne, avec éclat. Saint Pierre le scande dans son discours : « Dieu était avec lui », « Dieu l’a ressuscité », « Dieu lui a donné de se montrer aux témoins que Dieu avait choisis d’avance », « Dieu l’a choisi comme juge des vivants et des morts ». Et, la plus belle de toutes : « Dieu l’a consacré par l’Esprit Saint et l’a rempli de sa force ».

Aussi chaque croyant est-il invité à entrer dans l’action de grâce entonnée par le psaume : « Le bras du Seigneur se lève, le bras du Seigneur est fort ! Non, je ne mourrai pas, je vivrai pour annoncer les actions du Seigneur » ! Nous sommes tous invités à prendre notre place dans la longue chaîne des témoins qui, de génération en génération, transmettent la seule vérité qui compte dans l’histoire de l’humanité : « Le Christ est ressuscité des morts, il est vraiment ressuscité » ! « C’est là l’œuvre du Seigneur, la merveille devant nos yeux ».

Ainsi, tout nous est donné ce matin. Saint Jean, figure de l’amour de l’Église, voit dans le tombeau vide le signe qui engendre la foi. Saint Pierre, figure de l’autorité de l’Église, l’atteste alors par son témoignage. Oui, le Christ est ressuscité.

Un nouveau matin se lève, nous sommes à l’aube de la vie nouvelle offerte à l’humanité. Laissons cette lumière nous illuminer tout entier. Laissons le Christ manifester que nous sommes déjà ressuscités avec lui. Laissons-nous entraîner à la suite des apôtres pour annoncer au monde notre joie : « le Christ est ressuscité des morts, il est vraiment ressuscité ! Alléluia ! »


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