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 - 16 avril 2024 - Saint Benoît-Joseph Labre
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Homélie

Sainte Trinité

Le mystère de la Trinité que nous fêtons aujourd’hui est le mystère central de notre foi. N’est-ce pas « au nom du Père et du Fils et du Saint Esprit », comme nous le rappelle l’évangile, que nous avons été baptisés ? Croire en Dieu, d’autres religions le proposent ; mais croire en un Dieu unique, Père, Fils et Saint Esprit, c’est là le propre de la foi chrétienne. Les trois parties du Credo que nous confessons chaque dimanche ne sont-elles pas structurées autour des trois personnes divines ? Saint Irénée les appelait « les trois chapitres de notre sceau (baptismal) » (Cf. Démonstration 100).

Mais, en tant que mystère de Dieu, le mystère de la Sainte Trinité ne nous est connu que dans la mesure où il nous est révélé par Dieu lui-même. C’est ici qu’il faut nous plonger dans les textes de l’Ecriture et particulièrement ceux de ce dimanche. Le Deutéronome nous rappelle : « Est-il un peuple qui ait entendu comme toi la voix de Dieu… ? […] Le Seigneur est Dieu, là-haut dans le ciel et ici-bas sur la terre, et il n’y en a pas d’autres » (Cf. 1ère lecture). Nous nous retrouvons ici devant une affirmation clef de l’Ancien Testament où Dieu se révèle comme l’Unique.

Dans le Psaume, pas un mot du mystère de la Trinité, au moins apparemment.
Ce Mystère du Dieu Unique en Trois Personnes n’a certes été découvert par les croyants qu’après la Pentecôte, mais ce fut sur le matériau de l’Ecriture Sainte à commencer par l’Ancien Testament. Dans le Psaume de ce jour, Dieu se révèle comme Parole, comme Verbe. Tout d’abord, comme Parole créatrice : « Le Seigneur a fait les cieux par sa Parole, l’univers, par le souffle de sa bouche. Il parla et ce qu’il dit exista. » ; Ensuite comme Parole de Providence : « Dieu veille sur ceux qui le craignent… » ; Enfin, comme Parole de miséricorde : « Nous attendons notre vie du Seigneur… Que ton amour Seigneur soit sur nous comme notre espoir est en toi. » A la lumière de la venue du Christ, nous comprenons que la Parole de Dieu dont ce psaume a tant parlé est une Personne. Nous entendons comme en écho ces versets du Prologue de l’évangile de saint Jean : « Au commencement était le Verbe... Tout fut par lui, et rien de ce qui fut ne fut sans lui ». Nous comprenons alors qu’en Dieu, le Père et le Fils - qui est la Parole du Père
- ne peuvent agir que de concert.

Enfin, dans la deuxième lecture, Paul s’arrête sur notre condition de fils de Dieu qui nous permet de reconnaître et de confesser Dieu comme Père. A travers les mots de l’Apôtre, nous est révélé que c’est l’Esprit Saint qui en Jésus, le Fils unique, fait de nous des fils et nous fait nous tourner vers le Père pour l’appeler « Abba ».

Dieu tout entier, Père, Fils et Esprit Saint, s’est donc engagé dans la Révélation et dans l’histoire du salut. Le Concile Vatican II résume cela admirablement : « Il a plu à Dieu dans sa sagesse et sa bonté de se révéler en personne et de faire connaître le mystère de sa volonté grâce auquel les hommes, par le Christ, le Verbe fait chair, accèdent dans l’Esprit Saint auprès du Père et sont rendus participants de la nature divine » (Constitution dogmatique Dei Verbum 2).

Cette affirmation du Concile met en relief que si le mystère de la Sainte Trinité est le mystère central de notre foi, il est aussi celui de toute vie chrétienne. Notre espérance n’est-elle pas de pouvoir un jour partager la gloire de Dieu, c’est-à-dire d’avoir part en plénitude à la vie divine et à l’unité parfaite de la Trinité promise aux héritiers de Dieu que nous sommes (Cf. 2ème lecture) depuis le jour de notre baptême ?
Depuis ce jour, nous bénéficions des ares de cette vie éternelle en étant habités par la Sainte Trinité dans laquelle nous avons été plongés. Cette vérité de l’inhabitation de la Trinité dans notre âme doit nous soutenir et nous stimuler au quotidien dans notre marche vers la pleine participation à la gloire divine.

Ajoutons enfin que si l’Esprit d’Amour a été répandu dans nos cœurs, c’est aussi pour que nous nous fassions les porteurs de cette espérance au cœur du monde. Remplis de l’Esprit Saint, nous n’avons pas peur de témoigner à temps et à contre temps de la Bonne Nouvelle de l’Amour de Dieu pour tout homme.
C’est là tout le sens de la finale de l’évangile de Matthieu où Jésus envoie les apôtres : « Allez donc ! De toutes les nations faites des disciples, baptisez-les au nom du Père, et du Fils, et du Saint-Esprit ; et apprenez-leur à garder tous les commandements que je vous ai donnés. Et moi, je suis avec vous tous les jours jusqu’à la fin du monde. »

Ainsi, fêter la Sainte Trinité, c’est nous redire que notre foi n’est pas qu’une adhésion intellectuelle à la vérité de Dieu, Un et Trine. En effet, cette vérité n’a rien de conceptuel car elle vérité sur l’infinie miséricorde du Père, vérité sur la vie filiale qui est notre héritage, vérité sur l’amour, qui est don en plénitude, à perte d’être.

« Seigneur Dieu, toi qui est Père, Fils et Saint-Esprit, puissions-nous aujourd’hui reconnaître de quel amour tu nous a aimés, accueillir cet amour pour en vivre et le répandre autour de nous. »


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