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 - 28 mars 2024 - Saint Gontran
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Homélie

mardi, 15ème semaine du temps ordinaire

Les villes juives auxquelles s’adresse Jésus dans l’évangile de ce jour sont celles où il a opéré de « nombreux miracles ». Effectivement, Corazine, Bethsaïde, Capharnaüm ont vu s’accomplir la plus grande partie des miracles de Jésus… Mais leurs habitants ne se sont pas convertis et sont passés à côté de la béatitude évangélique.

Le reproche de Jésus est d’autant plus fort qu’il affirme que Tyr et Sidon, villes païennes par excellence à son époque, se seraient converties et auraient fait pénitence si elles avaient été témoins des mêmes œuvres de puissance : « Si les miracles qui ont eu lieu chez vous avaient eu lieu à Tyr et à Sidon, il y a longtemps que les gens y auraient pris le vêtement de deuil et la cendre en signe de pénitence. »

Jésus en arrive même à comparer Capharnaüm, sa propre ville, à Sodome, ville païenne maudite entre toutes dans l’Ancien Testament pour sa perversité. Pourquoi un tel jugement sur Capharnaüm ? Jésus semble donner lui-même la réponse dans la question qu’il lui adresse : « Et toi, Capharnaüm, seras-tu donc élevée jusqu’au ciel ? » Ne peut-on pas lire ici une prétention de Capharnaüm à s’élever par ses propres forces jusqu’au ciel c’est-à-dire à se faire l’égale de Dieu, à se sauver par elle-même sans Dieu ?
De son côté, Sodome, même si elle fut le théâtre de tous les vices, ne prétendait à rien et si les miracles de Jésus s’étaient opérés chez elle, elle se serait convertie. Jésus ne semble avoir aucun doute à ce sujet.

Face à ce constat qui bien qu’hypothétique n’en demeure pas moins certain, le jugement de Jésus tombe : « Le pays de Sodome sera traité moins sévèrement que toi, au jour du Jugement. » Les villes qui n’ont pas été témoins des miracles de Jésus auront un sort moins dur que celles qui en auront bénéficié.

L’essentiel étant d’éviter le courroux de Dieu, la condition de Sodome n’en deviendrait-elle pas préférable ? Mais le fait est que nous sommes dans la situation de Capharnaüm. Nous sommes de ceux qui ont eu la grâce de voir Jésus passer dans leur vie. Nous avons été témoins de miracles de sa part, à commencer peut-être par celui de notre conversion. Mais nous sommes-nous tournés davantage vers lui ? Avons-nous grandi dans l’humilité d’avoir tout reçu de lui, ou bien, sommes-nous restés indifférents, ingrats à ses dons ?

Jésus n’est pas en train de nous dire que la voie choisie par Sodome est meilleure que celle adoptée par Capharnaüm. Il n’est pas non plus en train de dire qu’il vaudrait mieux ne pas l’avoir rencontré. Non ! Jésus nous dit aujourd’hui encore que c’est vraiment une grâce de l’avoir vu venir chez nous. Mais comment y avons-nous répondu ?

A travers un style prophétique dans ce qu’il a de plus percutant, Jésus veut en fait nous exhorter à entrer dans un regard de foi sur notre vie pour y reconnaître son action et proclamer sa Seigneurie. Car nous nous sommes peut-être tellement bien habitués à sa présence que nous ne le reconnaissons même plus à l’œuvre chez nous, que nous n’en faisons même plus cas. Et ne plus faire attention à notre Sauveur ne conduit-il pas peu à peu à une attitude d’autosuffisance similaire à celle de Capharnaüm qui prétendait s’élever jusqu’au ciel ?

« Seigneur, renouvelle en ce jour notre regard de foi sur ta présence agissante au cœur de nos existences. Que nous puissions proclamer que tu es notre Seigneur et notre Sauveur et nous approprier ainsi le salut que tu es venu nous apporter. »


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