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 - 24 avril 2024 - Sainte Marie-Euphrasie Pelletier
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Homélie

mardi, 16ème semaine du temps ordinaire

Le Seigneur continue de toucher les cœurs par sa parole. Une foule toujours plus nombreuse se presse auprès de lui pour l’écouter. C’est alors que les membres de sa famille proche : sa mère et des cousins (appelés aussi « frères » en hébreu ou en araméen), intrigués ou peut-être subjugués par ce qu’il est en train d’opérer, cherchent à lui parler.

Cela va être l’occasion pour Jésus de faire réfléchir ceux qui l’entourent sur la relation qu’ils ont à entretenir avec lui. A celui qui l’informe de la présence de ses parents, il répond : « Qui est ma mère, et qui sont mes frères ? » Et d’ajouter en tendant la main vers ses disciples : « Voici ma mère et mes frères. Celui qui fait la volonté de mon Père qui est aux cieux, celui-là est pour moi un frère, une sœur et une mère. » Par ces mots, Jésus ne veut en rien rabrouer sa famille. Nous allons voir qu’il veut plutôt saisir l’occasion pour révéler la qualité du lien qui l’unit à ses disciples.

Jésus déclare ces derniers « sa mère » et « ses frères » en tant qu’ils font la volonté de son Père. Qu’est-ce à dire ? Faire la volonté du Père manifeste clairement une attitude de fils. Tenir sa volonté en communion avec celle du Père céleste, n’est-ce pas l’attitude par excellence du Fils Unique ? Alors c’est bien à juste titre que celui qui fait la volonté du Père peut être déclaré « fils » et donc « frère » de Jésus.

Mais Jésus affirme aussi que celui qui fait la volonté du Père peut être appelé « sa mère ». Pour comprendre ces paroles de Jésus, nous pouvons nous rapporter au personnage de Marie. Nous nous rappelons sa réponse à l’Ange Gabriel : « Voici la servante du Seigneur. Qu’il me soit fait selon ta parole. » (Lc 1,38) En accueillant en son sein le Verbe de Dieu, Marie communiait à la volonté divine de salut. Elle épousait la volonté du Père céleste de sauver tous les hommes.

« Faire la volonté du Père » en tant que « mère » signifie donc enfanter le Christ. Cette attitude est à rapprocher de l’obéissance entendue dans le sens évangélique de « communion des volontés ». Et si l’on se réfère à l’étymologie d’« obéir » qui veut dire « prêter l’oreille à quelqu’un », « faire la volonté du Père » équivaut à « écouter la Parole de Dieu » pour l’accueillir et l’enfanter. Il n’est pas anodin que dans le parallèle de cet épisode chez saint Luc, Jésus s’exprime avec ces mots : « Ma mère et mes frères, ce sont ceux qui entendent la Parole de Dieu et qui la mettent en pratique » (Lc 8,21). Ainsi, « faire la volonté du Père » et « écouter la Parole de Dieu et la mettre en pratique » représentent, face à Jésus, une même attitude caractéristique du vrai disciple.

Le Christ n’exige de ce dernier aucune compétence qui soit supérieure à la moyenne. Nous venons de le voir, le rapport qui unit le disciple à Jésus n’est pas d’ordre intellectuel. Il est d’abord et avant tout un rapport de « fraternité » et de « maternité ». Le disciple est frère de Jésus en tant qu’il communie lui aussi à la volonté divine paternelle de salut de tous les hommes. Et il se découvre « mère de Jésus » en tant qu’il enfante le Verbe dans les cœurs par le témoignage qu’il donne de la transformation de sa propre vie par cette même Parole divine.

« Seigneur, fais-nous la grâce de nous laisser transformer par ta Parole accueillie au plus profond de notre cœur afin qu’elle porte en nous un fruit de conversion. La conversion d’un cœur témoigne toujours de ce qui en est à la source. Marie soit ici notre modèle. Aide-nous à entrer dans cette attitude qui fera de nous des disciples authentiques de ton Fils. »


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