Catholic.net International English Espanol Deutsh Italiano Slovensko
 - 16 avril 2024 - Saint Benoît-Joseph Labre
Navigation: Homélie

 

Homélie

Sainte Brigitte de Suède, copatronne de l’Europe

Nous savons combien d’oppositions le Seigneur a rencontrées. Celles qui nous viennent spontanément en tête sont celles de ses pairs, des scribes et des pharisiens, de tous ceux qui voyaient en lui un agitateur ou un possédé. Mais l’évangile de ce jour nous rappelle que les siens l’ont aussi fortement critiqué : « il a perdu la tête » disaient-ils. Il s’est laissé déborder par les foules, il nous faut le reprendre et le ramener à la raison. Tel était leur projet.

L’évangéliste précise à leur propos « restant au dehors », c’est-à-dire que la famille de Jésus n’est pas entrée dans le cercle des disciples, de ceux qui le suivent. Ils considèrent encore Jésus comme membre de leur propre cercle. De plus, ils espèrent attirer Jésus dehors, c’est-à-dire l’arracher à sa mission. Voilà une attitude dont nous ne sommes pas protégés. Mettre la main sur le Seigneur, le mettre à notre service, sont des manières fréquentes que nous avons de lui rappeler que nous sommes les siens. Les liens qui nous unissent à lui nous donneraient des droits sur lui.

Mais Jésus rappelle vivement que les seuls liens qui puissent nous unir à lui est l’obéissance à la volonté du Père : « Voici ma mère et mes frères. Celui qui fait la volonté de Dieu, celui-là est mon frère, ma sœur, ma mère ».

Cette parole du Seigneur prend un relief particulier en ce jour où nous célébrons la fête de sainte Brigitte de Suède, une des patronnes de l’Europe. Cette sainte, qui vécut au XIVème siècle, qui est connue pour avoir été une grande mystique et pour avoir été la fondatrice de l’Ordre du Très Saint Sauveur, fut d’abord une mère. Elle connaît la force des liens du sang pour avoir élevé huit enfants. Elle aurait pu se satisfaire de ce bonheur légitime, mais elle était disciple du Christ. Elle qui était de bonne condition sociale, refusa de se laisser enfermer dans un bien-être matériel et elle fonda, avec son époux, un petit hôpital où ils soignaient eux-mêmes les malades. Elle n’a pas renoncé à sa famille, mais, le cercle de sa famille était ouvert au cercle de la famille de Jésus parce qu’il en faisait lui-même partie.

Après la mort de son mari, une série de grâces mystiques extraordinaires la conduisit à se consacrer au Christ. Son charisme de discernement et de conseil (qui avait déjà produit du fruit en conduisant une de ses filles à la sainteté) la mit au service de bien des personnes de l’Église de son époque : princes et papes venaient auprès d’elle pour connaître les voies de Dieu. Parce qu’elle était la sœur du Christ, elle était aussi leur sœur et elle œuvrait à la communion ecclésiale.

En accueillant l’exemple de la vie de sainte Brigitte, nous découvrons donc que seule une docilité parfaite à l’Esprit Saint peut nous faire comprendre la profondeur de notre lien au Christ et transfigurer les dons qu’il nous a faits, au point de leur faire porter un fruit pour l’Église tout entière.

Ainsi, nous qui appartenons au Christ pour avoir été rachetés par son sang, nous avons à désirer être fixés à l’arbre de la Croix avec lui, car sur cet arbre se cueillent tous les fruits qui édifient l’Église. Être ainsi uni au Christ est être véritablement son frère, sa sœur ou sa mère. Marie, debout au pied de la Croix, en témoigne. Le seul lien qui doit nous unir au Christ est donc celui qui, dans l’Esprit, lui permet de vivre en nous, ainsi que saint Paul en témoigne dans la première lecture : « je vis, mais ce n’est plus moi, c’est le Christ qui vit en moi ». Toute autre relation, aussi légitime soit-elle, y est subordonnée.

Dieu notre Père, par l’intercession de sainte Brigitte, donne-nous de vivre notre condition humaine dans la foi en ton Fils qui nous a aimés et qui s’est livré pour nous.


Accueil | Version Mobile | Faire un don | Contact | Qui sommes nous ? | Plan du site | Information légales