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 - 26 avril 2024 - Bse Alida
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Homélie

17e dimanche du Temps Ordinaire

Le parallèle entre la première lecture et l’évangile de ce jour est patent. Au-delà du fait de la multiplication des pains, que ce soit le serviteur d’Elisée ou l’apôtre André, les deux posent au bout du compte une même question à leur maître : « Que représente cette quantité infime de pain qui est en notre possession devant la nécessité de nourrir tous ces hommes qui n’ont rien à manger ? » Derrière cette interrogation, s’en trouve une autre d’une portée plus large : « Que peut représenter la misérable contribution humaine face aux innombrables nécessités spirituelles et matérielles des hommes ? » C’est peut-être la question devant laquelle nous mettent les lectures de ce 17ème dimanche du temps ordinaire.

Vingt pains d’orge et quelques grains frais d’un côté, cinq pains et deux poissons de l’autre, les deux contributions paraissent bien petites, voire même insuffisantes. Dieu ne regarde pourtant pas la quantité que nous pouvons apporter. Pour lui, l’essentiel est que nous fournissions quelque chose. Il est ici primordial que Dieu ne veuille pas faire sans la contribution humaine a fortiori lorsqu’il est question du salut. Et c’est bien de cela dont il s’agit dans la multiplication des pains telle que nous la présente saint Jean annonçant le sacrement de notre salut. En effet, sans donner d’emblée une interprétation eucharistique à ce geste, il n’en demeure pas moins que l’on peut établir un rapprochement du verset de saint Jean avec celui du récit de l’institution de l’Eucharistie en Saint Luc : « Ayant pris le pain, ayant rendu grâces, il le rompit et le donna ». Nous pouvons même ajouter que la mission conférée par Jésus aux disciples de « ramasser les morceaux qui restent, pour que rien ne soit perdu » semble être bien davantage qu’un souci de ne pas gaspiller la nourriture et paraît donner une perspective sacramentelle de l’événement qui ne sera cependant pleinement explicitée que dans la troisième partie de ce chapitre six, appelée communément le « discours du Pain de vie ».

Pour en revenir à notre fil rouge, nous voyons combien Dieu veut que nous participions activement à la rédemption de l’humanité qui commence par le partage bien concret de nos biens avec ceux qui en ont besoin. En effet, la route de la rédemption est celle du don et de l’abandon confiant entre les mains du Père. C’est précisément ce que nous lisons dans la passion du Christ. Comme Jésus, le chrétien est appelé à se lancer sans peur sur le chemin du don parce que le soutien divin ne lui fera jamais défaut. A celui qui cherche avec générosité et sincérité à actualiser le Royaume de Dieu et qui garde les yeux fixés sur le Seigneur, l’aide de Dieu arrivera toujours à temps : « Les yeux sur toi, tous, ils espèrent : tu leur donnes la nourriture au temps voulu ; tu ouvres ta main : tu rassasies avec bonté tout ce qui vit » (cf. Psaume).

Pour avancer sur le chemin de la rédemption, il faut être pauvre c’est-à-dire faire l’épreuve que ce ne sont pas nos talents ou richesses humaines qui seront pour nous les meilleurs alliés mais bien plutôt une confiance indéfectible en celui qui est notre unique richesse. Tout ce que nous possédons humainement sera toujours insuffisant mais en même temps c’est bien de cela dont il nous faut partir pour ne pas tomber dans le quiétisme ou le providentialisme. S’en remettre à la Providence ne consiste pas à s’abandonner aveuglément aux courants de la vie en espérant que Dieu interviendra en se manifestant spectaculairement au moment opportun. Se fier à la Providence c’est chercher de toutes ses forces à actualiser le règne de Dieu et sa justice en croyant que rien de nous manquera si nous demeurons dans la docilité à la volonté du Seigneur.

Quel chemin de conversion ! Partir de ce que nous avons mais en même temps reconnaître que sans Dieu nous ne pourront rien faire. Avouons qu’il est bien plus facile soit de tout prendre en main et le danger est grand de faire notre volonté et non pas celle de Dieu, soit de tout renvoyer à Dieu dans une pseudo-docilité qui risque fort de n’être qu’une déresponsabilisation.

« Seigneur, tu nous appelles à participer à la rédemption de notre monde. Pour ce faire, nous qui avons bénéficié de ta miséricorde, tu nous invites à être tes mains et ta voix auprès de tous les exclus de notre temps, de tous ceux qui souffrent la maladie physique, morale ou spirituelle. Pour être ainsi les canaux de ton Amour rédempteur auprès des hommes de notre temps, puissions-nous être attaché à toi par une foi vivante comme le sarment est lié au cep de la vigne. »


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