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 - 28 mars 2024 - Saint Gontran
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Homélie

Saint Maximilien Kolbe, prêtre et martyr

La question du divorce donnait lieu à de vifs débats entre les écoles rabbiniques. Aussi n’est-il pas surprenant que quelques pharisiens viennent trouver Jésus pour lui poser la question : « Est-il permis de renvoyer sa femme pour n’importe quel motif ? ».

Il est difficile de résumer en quelques mots la teneur des débats de l’époque. Il est vrai que le divorce est permis dans le livre du Deutéronome, mais il n’en n’est pas question dans les dix commandements. Les interprétations sont donc variées et ont changé au fil des siècles. Certains n’admettaient le divorce qu’en cas « d’indécence » avérée, mais d’autres le considéraient possible « pour n’importe quel motif ». C’est sur ce point que Jésus est interrogé : que le divorce soit permis et pratiqué, personne n’en doutait, mais dans quelles conditions ?

Jésus, à son habitude, ne se laisse pas enfermer dans les faux débats et repose la question dans son fondement. « Au commencement (c’est-à-dire dans le livre de la Genèse), le Créateur les fit homme et femme » et « tous deux ne feront plus qu’un ». Donc l’homme, c’est-à-dire le mari, le seul selon le droit juif à disposer du droit de divorcer, n’a pas le pouvoir de séparer « ce que Dieu a uni ». Le mariage est en soi indissoluble.

Les pharisiens réagissent : « Pourquoi donc Moïse a-t-il prescrit la remise d’un acte de divorce avant la séparation ? ». Ils s’appuient sur la conviction qu’une prescription est un ordre, et que Moïse est bien le législateur choisi par Dieu. Mais Jésus nie la qualité de loi, il rappelle qu’il s’agit une simple permission : « Moïse vous a concédé ». Moïse a dû s’adapter car la dureté de cœur de ses frères ne permettait pas d’en obtenir davantage. Mais Moïse a pris la précaution d’exiger un acte de répudiation qui protége la femme ; sans cela elle restait soupçonnée d’adultère et ne pouvait se remarier. Mais pour Jésus, répudier sa femme est se mettre en situation d’adultère.

Les disciples entrent alors en scène en posant une question un rien impertinente, sous-entendant que l’attrait pour le mariage serait lié à la possibilité de divorcer ! Jésus saisit l’occasion de parler d’un célibat délibéré. Il s’agit d’une grande nouveauté. Il existait (même au sein du judaïsme) des croyants qui choisissaient de ne pas se marier (on pense à Qûmran par exemple), mais dans le monde antique les motivations de ces croyants étaient liées à la pureté du rite religieux ou à la volonté de se séparer des femmes. Mais Jésus présente une nouvelle façon de faire ce choix : « à cause du Royaume des cieux ». Jésus dévoile donc une possibilité d’anticiper le Royaume, de vivre un état de perfection qui est celui de la résurrection. Ce choix est déroutant car gratuit : seuls ceux à qui cela est donné le comprendront, et ceux qui le choisiront le feront seulement (mais ça n’est pas rien) « pour le Royaume ». Aucune autre motivation.

Cette ouverture surnaturelle est la vraie réponse de Jésus aux débats évoqués. Les pharisiens ne savent pas interpréter la Parole de Dieu car les hommes souffrent d’endurcissement du cœur ; les disciples ne comprennent pas comme il convient la grâce du mariage sans doute pour les mêmes raisons. Mais la Loi de Dieu est plus simple que toutes les casuistiques : Dieu se donne. Le mariage est un don de Dieu, le célibat en vue du Royaume est un don de Dieu. À nous de préparer nos cœurs pour savoir reconnaître le don particulier que Dieu nous fait !

Seigneur Jésus, donne-nous ton Esprit de sainteté, que nous sachions couper avec tous les raisonnements du monde, que nous apprenions à lire la Parole comme elle se donne : nous voulons être de ceux qui « peuvent comprendre » pour comprendre le bonheur qu’il y a à te suivre jusqu’à se donner soi-même, où que tu nous appelles.


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