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 - 24 avril 2024 - Sainte Marie-Euphrasie Pelletier
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Homélie

vendredi, 14ème semaine du temps Ordinaire.

Rendre témoignage à Jésus, nous y sommes tous prêts. Même au seuil de l’été. Par reconnaissance d’abord : comment lui rendre tout le bien qu’il nous a fait ? Par conviction, sans aucun doute : quand on a découvert le bonheur, le vrai, le seul qui peut combler, comment ne pas le dire, comment ne pas inciter nos frères à y accéder eux aussi ?

Cette motivation positive et altruiste semble devoir être souvent contrariée par l’incompréhension, le décalage culturel. De nos jours, témoigner du Christ est être exposé, pour le moins, à la moquerie.

Cette expérience immédiate, nous le savons, n’est pas celle qui dit la profondeur de la réalité vécue. Quand Jésus nous envoie en témoins de son amour, il prévoit les persécutions comme contexte de ce témoignage. Elles ne sont pas un accident. Il n’existe pas de témoignage en dehors de cette adversité, quelle que soit sa forme. La raison élémentaire en est que le vieil ne veut pas mourir et est prêt à tout, même à détruire l’homme nouveau, pour tenter de survivre. Le témoignage de l’évangile éveillant l’homme nouveau en nous, il suscite toujours l’adversité de l’homme ancien, à quelque degré que ce soit.

Ce contexte peut même aller jusqu’à l’expression de la cruauté. Mais puisque le Christ envoie, son soutien ne fait jamais défaut. Cette certitude est un don et une force pour ses disciples, mais également une ascèse, une responsabilité. Jésus leur recommande de s’armer de la prudence des serpents et de la pureté des colombes, c’est-à-dire qu’il leur faut se garder de toute confiance irréfléchie dans l’appui du Seigneur et qu’il leur faut se garder de toute compromission avec l’esprit du monde.

Là est la difficulté, l’équilibre délicat et vrai à trouver et à sauvegarder. Tous les risques peuvent être pris, puisque le Seigneur est fidèle. Mais il convient de ne pas être téméraire et de ne pas s’engager inutilement. En effet, s’il n’y a aucun souci à se faire dans les réponses à donner aux juges, ni dans la forme ni dans le fond, c’est parce que l’Esprit vient à notre aide.

L’Esprit est le principal acteur du témoignage. Il ne faut donc pas s’engager sur des chemins où il n’est pas, ce serait imprudent. Il faut garder son âme et son cœur dans un était de pureté et de réception constante de son action. Là est la véritable force du témoin. Alors que le témoignage, par l’adversité qu’il rencontre, déstructure tout ce qui construit un homme ici-bas, les relations sociales dans toutes leurs dimensions, même les relations familiales, qui sont les plus intimes, l’Esprit fait de nous des fils et permet de vivre l’épreuve sans être renversé. Devenus fils de Dieu, cette filiation érige et maintient l’homme nouveau.

C’est en cela que nous n’avons aucun souci à nous faire : si Dieu est avec moi qui sera contre moi ? Loin de toute présomption, ce cri du psalmiste dit la vérité de la position du témoin. Nous sommes dans la main de Dieu. On peut tout nous enlever, on ne nous enlève rien car cela seul nous suffit.


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