jeudi, 24ème semaine du temps ordinaire

L’attitude de cette femme pécheresse est admirable : elle a tout simplement opéré la transition de l’Ancienne à la Nouvelle Alliance. Certes elle a transgressé la Loi ; elle est donc en faute, et mérite une punition proportionnée à la gravité de son délit. Mais elle ne se tient pas devant Jésus comme devant un juge anonyme qu’elle voudrait tenter d’apitoyer par ses larmes, soudoyer par son parfum de grand prix, ou devant lequel elle chercherait à faire valoir quelques circonstances atténuantes. En croisant le regard de Jésus et en entendant ses paroles, elle a compris que Dieu avait un visage de tendresse, parce qu’il avait un cœur de miséricorde.
Ce qu’elle manifeste n’est pas de la culpabilité ni du remord, mais de la contrition et de la repentance. Elle est passée d’un rapport formel à la Loi, à une relation vivante à une personne qui incarne l’esprit de la Loi et en dévoile l’intention profonde : faire de nos vies une alliance d’amour avec le Dieu vivant.
Puissions-nous ne pas en rester comme Simon à un regard extérieur sur Jésus, évaluant ses paroles et ses comportements à l’aulne de nos conceptions religieuses trop humaines. Nous souvenant au contraire (c’est le sens du prénom « Simon ») que « c’est la miséricorde que Dieu veut, non le sacrifice », puissions-nous prendre conscience du temps de sa visite, et nous convertir avec la même radicalité que cette femme. Alors nos péchés, nos nombreux péchés seront pardonnés, à cause de notre grand amour. « En agissant ainsi, nous obtiendrons le salut, et nous serons un modèle pour les croyants, par notre façon de parler et de vivre, par notre amour et notre foi, par la pureté de notre vie » (1ère lect.).