Homélie
lundi, 26ème semaine du temps ordinaire
Dimanche passé (20 sept), nous avons médité le passage parallèle en saint Marc sur la question de la préséance. Aussi nous nous arrêterons à la seconde partie de la péricope de ce jour. C’est d’ailleurs la même question qui demeure à l’horizon de ce nouveau débat : un exorciste juif, voyant l’autorité des apôtres sur les démons, se sert du nom de Jésus dans son ministère, sans pour autant adhérer au groupe de ceux qui suivent Notre-Seigneur. Pour Jean et les Douze, il usurpe un droit qui leur revient exclusivement en tant que disciples. La discussion ne fait que se déplacer du niveau individuel - « savoir qui était le plus grand parmi eux » - au niveau communautaire : le groupe des disciples revendique une supériorité sur ceux qui n’adhèrent pas à leur Maître.
Telle n’est pas la position de Jésus : celui qui utilise son nom pour chasser les démons, reconnait implicitement qu’il vient de la part de Dieu. Saint Paul écrira de façon lapidaire aux Philippiens : « Du moment que le Christ est annoncé, je m’en réjouis, et je m’en réjouirai toujours » (Ph 1,18). Ce qui compte, c’est l’extension du Royaume de Dieu que le Christ Jésus est venu instaurer sur terre. Y travailler exige non seulement beaucoup d’humilité, mais aussi de tolérance, à l’image de celle que Jésus exerce envers nous.
« Seigneur sauve-nous de l’idolâtrie de notre personne ou de nos communautés ! Guéris-nous de la lèpre de l’accusation, qui nous met du côté de celui que nous prétendons combattre. Ouvre nos yeux sur ta présence en tout homme. Comment pouvons-nous avoir bonne conscience en t’adorant dans la présence réelle de ton Eucharistie, tout en te méprisant dans nos frères, sacrements de ta présence parmi nous ? »