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 - 27 mars 2024 - Saint Habib
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Homélie

mardi, 16ème semaine du temps Ordinaire.

Jésus continue de prêcher la Bonne Nouvelle du Royaume. Sa parole touche et accomplit des miracles. Une foule de plus en plus nombreuse se presse auprès de lui. C’est alors que les membres de sa famille proche : sa mère et des cousins (appelés aussi « frères » en hébreu ou en araméen), intrigués ou peut-être subjugués par ce que Jésus est en train d’opérer, cherchent à lui parler.

Cela va être l’occasion pour Jésus de faire réfléchir ceux qui l’entourent sur la relation qu’ils ont à entretenir avec lui. A celui qui l’informe de la présence de ses parents, il répond : « Qui est ma mère, et qui sont mes frères ? » Et d’ajouter en tendant la main vers ses disciples : « Voici ma mère et mes frères. Celui qui fait la volonté de mon Père qui est aux cieux, celui-là est pour moi un frère, une soeur et une mère. » Loin de vouloir rabrouer sa famille, Jésus rebondit plutôt sur l’opportunité de la situation pour révéler la qualité du lien qui l’unit à ses disciples.

Jésus déclare ces derniers : « sa mère » et « ses frères », en tant qu’ils font la volonté de son Père. Qu’est-ce à dire ?
Faire la volonté du Père manifeste clairement une attitude de fils. Tenir sa volonté en communion avec celle du Père céleste, n’est-ce pas l’attitude par excellence du Fils Unique ? Alors c’est bien à juste titre que celui qui fait la volonté du Père peut être déclaré « fils » et donc « frère » de Jésus.
Mais Jésus affirme aussi que celui qui fait la volonté du Père peut être appelé « sa mère ». Nous sentons bien ici le besoin de nous référer à l’attitude de Marie pour comprendre ces paroles de Jésus. Nous nous rappelons la réponse de la Vierge à l’Ange Gabriel : « Voici la servante du Seigneur. Qu’il me soit fait selon ta parole. » (Lc 1,38) En accueillant en son sein le Verbe de Dieu, Marie communiait à la volonté divine de salut. Elle épousait la volonté du Père céleste de sauver tous les hommes.
Nous comprenons alors que « faire la volonté du Père » en tant que « mère » signifie enfanter le Christ. Cette attitude est à rapprocher de l’obéissance entendue dans le sens évangélique de « communion des volontés ». Et si l’on se rappelle que l’étymologie de « obéir » : oboedire veut dire « prêter l’oreille à quelqu’un », « faire la volonté du Père » prend alors la coloration d’« écouter la Parole de Dieu » pour l’accueillir et l’enfanter. Il n’est pas anodin que dans le parallèle de cet épisode chez saint Luc, Jésus s’exprime ainsi : « Ma mère et mes frères, ce sont ceux qui entendent la Parole de Dieu et qui la mettent en pratique » (Lc 8,21). Ainsi « faire la volonté du Père » et « écouter la Parole de Dieu et la mettre en pratique » représentent, face à Jésus, une même attitude caractéristique du vrai disciple.

Le Christ n’exige de ses disciples aucune compétence qui soit supérieure à la moyenne. Nous venons de le voir, le rapport qui unit le disciple à Jésus n’est pas d’ordre intellectuel. Il est d’abord et avant tout un rapport de « fraternité » et de « maternité ». Le disciple est frère de Jésus en tant qu’il communie lui aussi à la volonté divine paternelle de salut de tous les hommes. Et il se découvre « mère de Jésus » en tant qu’il enfante la Parole divine du Verbe de Dieu dans les cœurs par le témoignage qu’il donne de la transformation de sa propre vie par cette même Parole divine.

« Seigneur donne-nous la grâce d’accueillir ta Parole en nos cœurs, de nous laisser transformer par elle afin de la porter au dehors.
Marie soit ici notre modèle. Aide-nous à entrer dans cette attitude qui fera de nous des disciples authentiques de ton fils. »


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