Catholic.net International English Espanol Deutsh Italiano Slovensko
 - 24 avril 2024 - Sainte Marie-Euphrasie Pelletier
Navigation: Homélie

 

Homélie

Saint Jean de la Croix, prêtre et docteur de l’Église

La question qui suscite la confrontation entre Jésus et les responsables religieux, est celle de l’origine de « l’autorité » - le mot apparaît quatre fois dans les quelques versets que nous venons d’entendre - exercée par Jésus. Etymologiquement, ce terme contient la racine du verbe « augere », qui signifie « faire grandir ». L’autorité revient donc à l’éducateur qui en raison de sa compétence, peut gérer la croissance de l’enfant, en lui apportant les éléments donc il a besoin pour orienter sa vie et lui permettre d’actualiser le maximum de ses potentialités. Ce ministère s’exerce principalement par la parole ; voilà pourquoi Jésus est interpellé alors qu’il enseigne dans le Temple : en prenant la parole dans la maison de Dieu, il s’érige en guide spirituel du peuple. Or cette tâche est traditionnellement réservée aux « chefs des prêtres » et aux « anciens » - ceux là même qui exigent de Jésus qu’il justifie son comportement.
Notre Seigneur n’a fréquenté aucune école rabbinique qui lui permette de revendiquer la fonction de « Docteur » ou de « Maître ». Dès lors s’il prétend enseigner - et qui plus est au Temple - ce ne peut être qu’au titre d’un charisme prophétique, qu’il doit pouvoir justifier. Ses interlocuteurs lui demandent donc un « signe » qui « prouve » qu’il est envoyé par Dieu et parle en son Nom.
La réponse de Jésus est on ne peut plus claire : il renvoie vers le Précurseur, vers la voix qui criait dans le désert, invitant à préparer la route à l’Envoyé de Dieu - auquel Notre Seigneur s’identifie implicitement. Si « le baptême de Jean venait du ciel », alors il convient de donner foi à sa parole, et d’accueillir Celui dont il préparait la venue, puisque son autorité lui vient de Dieu.
Mais les prêtres et anciens ne sont pas en quête de vérité. Les pensées qu’ils nourrissent dans leur cœur trahissent leur duplicité : ils guettent seulement un motif pour accuser ce Prédicateur itinérant qui menace leur pouvoir religieux. Evaluant les conséquences des réponses qu’ils pourraient donner, ils se retranchent stratégiquement derrière un aveu d’ignorance : « Nous ne savons pas », refusant ainsi le « signe » que Jésus leur donne pour accréditer son autorité.
Que de fois nous-aussi, à l’image des Anciens, ne refusons-nous pas d’entendre la voix de notre conscience – que nous pouvons comparer à celle du Baptiste – alors qu’elle nous invite à nous convertir à l’Evangile du Christ et à nous mettre sous son autorité ! Hélas, nous préférons faire la sourde oreille afin de garder l’hégémonie sur notre vie… A chacun d’entre de nous de vérifier si ce comportement nous a conduit à plus de liberté et de joie ; ou si au contraire il nous a entraîné sur des chemins d’aliénation et enfoncé dans la tristesse.
« Seigneur, enseigne-moi tes voies, fais-moi connaître ta route. Dirige-moi par ta vérité, enseigne-moi, car tu es le Dieu qui me sauve » (Ps 24).


Accueil | Version Mobile | Faire un don | Contact | Qui sommes nous ? | Plan du site | Information légales