Férie de l’Avent

La question (redoublée) de Jean-Baptiste est celle que nous avons tous à nous poser devant la personne de Jésus : « Es-tu celui qui doit venir, ou devons-nous en attendre un autre ? ». Jean-Baptiste n’émet pas un doute, il approfondit la grâce qu’il a reçue au jour du baptême du Seigneur. Lui qui avait désigné avec assurance l’Agneau de Dieu à la foule présente sur les bords du Jourdain, il doit lui aussi faire le chemin de la recherche et de l’engagement personnels. Et ses disciples, et aussi, avec lui. Car la gloire de Dieu ne se manifeste pas ouvertement en Jésus, elle reste cachée à nos sens.

Ainsi le Seigneur nous invite-t-il à convertir nos sens : « Allez rapporter à Jean ce que vous avez vu et entendu ». La difficulté à entrer dans la joie de Noël vient de la réticence à croire que la Parole accomplit en Jésus-Christ ce qu’elle promet. Le regard s’égare alors, à la recherche d’indice d’une gloire terrestre. Le Seigneur qui se révèle dans la pauvreté et la faiblesse d’un enfant n’a rien pour attirer ce regard. Mais pour celui qui croit à l’accomplissement de la promesse, les yeux s’ouvrent : « les aveugles voient, les boiteux marchent, les lépreux sont purifiés, les sourds entendent, les morts ressuscitent, la Bonne Nouvelle est annoncée aux pauvres », ainsi que les prophètes l’avaient annoncé.

Que le Seigneur ouvre nos yeux aux signes de son œuvre discrète dans nos quotidiens, que la Parole ouvre nos yeux à l’accomplissement de la Promesse, que notre espérance nous libère de toute cécité : le salut vient à nous, le Verbe se fait chair.