mercredi, 17ème semaine du temps Ordinaire.

La liturgie de ce jour nous propose une reprise de l’Evangile de dimanche passé. Comme nous avions commenté la première parabole - celle du trésor caché dans le champ - nous nous arrêterons plutôt à la seconde, dans laquelle Jésus compare « le Royaume des cieux » à « une perle de grande valeur ».
Cette seconde parabole complète la première en insistant davantage sur le chemin qui conduit à la découverte du Royaume. Si l’agriculteur semble trouver le trésor « par hasard », le négociant lui, est explicitement en quête de perles rares. Comme le premier il vaque à son activité quotidienne, mais le récit souligne davantage son désir : c’est parce qu’il cherche qu’il trouve, « au hasard » de ses déambulations sur les marchés. Tout comme le trésor découvert dans le champ, la « perle de grande valeur » est infiniment plus précieuse que tout ce que le négociant sacrifie pour elle. Sa valeur étant sans commune mesure avec le prix payé pour son acquisition, on peut dire qu’elle est « donnée » tout comme le trésor. Mais la seconde parabole souligne que le don vient combler une attente, un désir qui s’est préalablement creusé tout au long d’une recherche patiente et persévérante.
Le négociant qui a acheté la perle exceptionnelle ne l’a pas acquise pour la revendre. Il a tout vendu pour acquérir un objet dont il ne tirera aucun bénéfice matériel. Le voilà radicalement pauvre aux yeux du monde - de notre monde - mais étonnamment riche dans l’autre - celui auquel la parabole nous donne accès. Sa « valeur boursière » s’est effondrée, mais sa vie a pris un « poids » d’éternité, que nul, pas même la mort, ne pourra lui ravir.
A nouveau cette parabole met en œuvre des réalités quotidiennes, au cœur desquelles surgit un événement inattendu, qui nous invite à porter un autre regard sur nos activités les plus routinières. Le Seigneur nous révèle un autre monde, secrètement présent au sein même de celui que nous croyons connaître. Nous ne pouvons cependant y accéder qu’en renonçant à nos repères, car le Royaume caché possède sa logique propre à laquelle il nous faut accepter de nous soumettre. Concrètement, nous n’avons pas d’autre ressource que de prendre pour guide celui qui, en racontant la parabole, témoigne qu’il connaît la réalité dont il parle et le chemin qui y conduit.
Or la parabole que Jésus vient de proposer nous appelle à un choix radical, puisqu’il s’agit de « vendre tout ce que nous possédons » pour acquérir cette mystérieuse « perle de grande valeur ». C’est sur sa parole que nous sommes invités à tout risquer, dans un acte d’obéissance qui ne se fonde que sur la foi en sa Personne. On peut se demander si la perle de grand prix ne serait pas précisément cet attachement inconditionnel à Jésus dans un abandon confiant de tout notre être ? Rien ne se voit à l’extérieur de cette appartenance, mais intérieurement, elle fait de nous des enfants de Dieu par la foi, et « puisque nous sommes ses enfants, nous sommes aussi ses héritiers ; héritiers de Dieu, héritiers avec le Christ » (Rm 8,17).

« Esprit Saint, viens toucher nos cœurs de pierre, afin que nous puissions nous laisser toucher et séduire par les paraboles que Jésus ne se lasse pas de nous conter dans les Evangiles. Qu’elles nous dévoilent le Royaume caché au cœur de nos vies quotidiennes. Et que la découverte émerveillée du don de Dieu nous donne le courage de vendre joyeusement tout ce que nous possédons pour acquérir “la meilleure part” : celle qui “ne nous sera pas enlevée” (Lc 10,42). »