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 - 28 mars 2024 - Saint Gontran
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Homélie

lundi, 2ème semaine du temps ordinaire

Comment ce Rabbi peut-il prétendre être envoyé de Dieu alors qu’il transgresse la Loi et n’observe pas les coutumes traditionnelles : il ne jeûne même pas comme les pharisiens ou les disciples de ce Jean dont il parle avec tant d’éloges ?
La réponse de Jésus à ses contradicteurs, semble manifester de l’étonnement : « Comment se fait-il que cela vous choque ? Le jeûne n’avait-il pas pour finalité de hâter la venue du Messie ? Or maintenant qu’il est présent au milieu de vous, pourquoi donc continueriez-vous à jeûner ? Si du moins vous vous reconnaissez parmi "les invités de la noce" ! » L’image des noces de Dieu avec son peuple était au cœur de l’espérance du peuple élu : « Comme un jeune homme épouse une jeune fille, celui qui t’a construite t’épousera. Comme la jeune mariée fait la joie de son mari, ainsi tu seras la joie de ton Dieu » (Is 62, 5). L’Epoux n’est autre que Dieu lui-même auquel Notre-Seigneur s’identifie. Comment le jeûne du temps de l’attente ne serait-il pas interrompu lorsque paraît l’Epoux ?
Par les images des deux vêtements et des deux sortes de vin, Jésus veut nous faire comprendre qu’en lui le passage du monde ancien au temps nouveau est déjà réalisé. Il est inutile - et serait même dommageable - d’essayer de raccommoder l’ancien vêtement des usages rituels au moyen du nouveau tissu de la grâce ; comme il serait malvenu de verser le vin nouveau du Royaume dans les vieilles outres de la religiosité ancienne. Reconnaître Jésus comme le Messie attendu, implique de renoncer à toute velléité d’atteindre Dieu par nos efforts ascétiques, pour accueillir gratuitement la filiation divine que le Christ nous donne dans l’Esprit. Certes « un temps viendra où l’Epoux leur sera enlevé - littéralement « arraché » - ; ce jour-là ils jeûneront » ; mais cette allusion à la Passion ne devrait pas ternir, mais tout au contraire stimuler notre action de grâce pour le don gratuit de la miséricorde, offerte une fois pour toutes, dans la mort et la résurrection du Christ Sauveur. N’est-ce pas ce que nous célébrons dans chaque Eucharistie ? Au cœur même du jeûne que l’Eglise continue de vivre comme rappel de sa condition pèlerine, l’Epouse se laisse quotidiennement revêtir du vêtement neuf de la grâce, et partage déjà avec son Epoux « le vin nouveau du Royaume de Dieu » (Mc 14,25).

« Seigneur, donne-nous de quitter ce qui est ancien, en particulier toute forme de religiosité qui ne procède pas d’un esprit filial. Renouvelle notre émerveillement devant le mystère de ta présence au milieu de nous, et ravive notre désir de te rencontrer dans le sacrement de ton amour ; afin que le jour où tu viendras, tu nous trouves vigilants dans l’action de grâce et débordants d’espérance. »


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