Saint Thomas d’Aquin, prêtre et docteur de l’Église

La lampe est faite pour éclairer. Dans le langage de Jésus, elle représente la Parole. Pourtant toute Parole n’est pas explicite : le langage des paraboles doit être décrypté : quel sera son principe herméneutique ? Il y a effectivement des choses cachées, et même « cachées depuis la fondation du monde » : une « sagesse », nous dit Saint Paul, tenue cachée, « prévue par Dieu dès avant les siècles pour nous donner la gloire » (1 Co 2, 7). Mais ces choses ne sont cachées que temporellement, elles sont destinées à être « manifestées », car « rien n’a été gardé secret sinon pour venir au grand jour ». De quel jour pourrait-il s’agir sinon celui de la Résurrection de Notre-Seigneur ? C’est donc à la lumière de la Pâque que tout prend sens ; c’est cette lumière qui est le principe herméneutique de toute l’Ecriture ; et aussi des paraboles.
Ce qui est caché doit être manifesté, et en fait il n’était caché que pour pouvoir être pleinement manifesté. Le grain de blé n’est pleinement manifesté que dans la moisson ; or pour produire l’épi, il faut qu’il soit caché dans le sillon. Ainsi le Fils de l’homme demeure caché, il le sera même de plus en plus, au point d’être lui aussi enfoui, afin qu’au matin de Pâques soit pleinement manifesté la divinité qui demeurait cachée au fond de son humanité.
« La mesure dont vous vous servez servira aussi pour vous » : nos vies aussi sont des paraboles, qu’il nous faut décrypter à la lumière de Pâques pour en découvrir le sens. Si nous les regardons à la lumière du jour de ce monde qui passe, la Parole ne nous sert de rien ; aussi nous sera-t-elle enlevée. Mais si nous interprétons notre vie à la lumière de la Pâques du Seigneur, nous recevrons davantage encore, car cette vie divine du Ressuscité se communiquera à la nôtre pour nous donner part à sa condition filiale. Car la Parole nous parle de notre avenir en Dieu, de notre avenir en Jésus ressuscité, assis à la droite du Père. Avec le regard de foi d’un David, un regard éclairé par la lumière de la Résurrection, sachons reprendre la prière de ce grand Roi :
« Qui suis-je Seigneur pour que tu m’aies conduit jusqu’ici ? Seigneur c’est toi qui es Dieu, tes paroles sont vérité, et tu as fait cette magnifique promesse à ton serviteur. Daigne bénir la maison de ton serviteur, c’est-à-dire daigne bénir mon humanité que tu as voulu purifier dans le Sang de ton Fils pour en faire le Temple de ton Esprit ; pour que je demeure toujours en ta présence » (1ère lect.).