Sainte Agathe, vierge et martyre

Jésus fascine et en même temps intrigue. La diversité d’interprétations à son sujet n’est que le reflet d’une incertitude sur son identité. C’est bien sur cette question de l’identité de Jésus que se termine la première partie de l’évangile de ce jour. Mais l’évangéliste ne fait que la suggérer et ne nous la pose pas encore explicitement ou plus exactement ne laisse pas encore Jésus nous la poser comme il le fera un peu plus loin en Mc 8,27-30 : « Pour vous, qui suis-je ? ».
Si nous revenons à notre récit, on assiste, en fait, à partir des remords d’Hérode, à un retour en arrière sur l’épisode de la captivité et de l’exécution de Jean-Baptiste. Pour percevoir qui est Jésus, il n’y a rien de mieux que de regarder le précurseur dans son martyre. Par ses souffrances et par sa mort, Jean-Baptiste annonce la passion, la mort et l’ensevelissement du Seigneur. La description sobre de la manière avec laquelle les disciples de Jean retirent son corps pour lui donner une sépulture, renvoie clairement à la mise au tombeau de Jésus lorsque la veille du sabbat, alors que les juifs se prépareront dans l’effervescence à manger la Pâque, Joseph d’Arimatie avec les disciples descendront Jésus de la croix, l’enrouleront dans un linceul, et le déposeront dans une tombe creusée dans le rocher (Cf. Mc 15,46).
Alors que la fête bat son plein dans le palais d’Hérode, l’évangéliste nous rapporte que les disciples de Jean viennent tout simplement, dans la silence du recueillement, chercher son corps pour l’ensevelir dans un tombeau. La paix qui se dégage ici nous laisse pressentir que la mort, la haine, le mensonge et l’orgueil n’auront pas le dernier mot. La victoire de la résurrection, de la réconciliation, de la vérité et de l’humilité se profile déjà à l’horizon.