samedi, 5ème semaine du temps ordinaire

Les personnes rassemblées autour du Seigneur ne semblent pas être conscientes de leur état : trois jours à écouter Jésus ! Quel événement cela devait être ! Quelle signe nous donnent-elles également des priorités vitales : il apparaît clairement nous avons plus besoin de la Parole de Dieu que de pain. Cette foule nombreuse était assoiffée de Dieu et a bu comme si elle voulait boire la source avec.

C’est un peu ce qui s’est passé. Jésus pose en effet les gestes que nous reconnaissons être ceux de l’eucharistie. Il prend les pains, il rend grâce à Dieu, il les partage, il confie aux disciples de les distribuer. Nous reconnaissons bien le rite qui fera bientôt de la Parole faite chair la nourriture de tous les hommes. Jésus fait en effet mieux que dresser à nouveau la table pour une foule immense, avec très peu de moyens. Il rassemble le peuple disparate, il l’ordonne, il le constitue en assemblée de croyants appelée à devenir son propre corps.

Comment ne pas être ébranlés par la compassion de Jésus et par la faim des nations païennes ? Nos lieux de vie sont devenus autant de carrefours de nations. Les quatre mille hommes qui s’y rassemblent ont tout autant soif de vérité que la foule de l’évangile. Et Jésus n’éprouve pas moins de compassion pour eux. Ne pourrions-nous pas nous laisser toucher par le désir de notre Seigneur et lui adresser les premiers cette prière : « Maître, la foule de nos frères est dispersée et affamée : ne pourrais-tu pas les rassembler et les soigner ? ».