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 - 26 avril 2024 - Bse Alida
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Homélie

lundi, 6ème semaine du temps ordinaire

Les pharisiens avaient disparu de la scène ; sans doute pour se concerter et décider de la stratégie à mettre en place pour éliminer ce Rabbi de Nazareth dont l’influence leur fait de l’ombre. Survenant à l’improviste, ils « se mettent à discuter avec Jésus » : le verbe suggère une certaine animosité dans l’échange. Leur but est de mettre Jésus « à l’épreuve » : ils se situent donc comme des examinateurs chargés d’évaluer les dires et prestations du Seigneur. « Ils demandent un signe venant du ciel » - ce qui sous-entend qu’ils ne considèrent pas que le miracle de la multiplication des pains que Jésus vient d’accomplir, atteste le caractère divin de son pouvoir. En fait ils ne veulent pas un signe, mais une preuve contraignante, qui manifesterait indubitablement que Dieu est à l’œuvre dans les faits et gestes de Notre-Seigneur – il va sans dire que les pharisiens savent fort bien qu’une telle démonstration est impossible. La preuve s’impose à nous, alors que le signe doit être interprété ; il sollicite un engagement personnel dans la recherche d’un sens possible. Si Jésus accomplit des signes miraculeux, c’est précisément pour permettre à ceux qui en sont témoins, de se mettre en route sur le chemin de la découverte de son identité. En refusant de reconnaître aux miracles qu’il accomplit, la valeur de signes, les pharisiens trahissent leur refus de s’ouvrir au mystère de la personne du Christ.
Inutile de poursuivre un dialogue de sourd : Jésus préfère quitter ses contradicteurs, et « remontant dans la barque, il partit vers l’autre rive ». Cette dernière précision est sans doute significative. « L’autre rive » désigne le rivage au-delà de la mer - entendons au-delà de la mort - où Jésus ressuscité va accoster au matin de Pâques. Même la résurrection ne sera pas un « signe » pour les pharisiens, qui croiront avoir classé définitivement « l’affaire Jésus » le vendredi saint.
Ce drame se reproduit à chaque époque, tout au long de l’histoire : Jésus se retire, et ses détracteurs, satisfaits, poursuivent leur course à l’avoir, au pouvoir, à la gloire éphémères, ayant refusé la main tendue de celui qui leur ouvrait la porte de la vraie vie. Pourtant dans le secret des cœurs et au cœur du monde, l’Esprit, inlassablement, poursuit son œuvre. A ceux qui l’accueillent, il enseigne les voies discrètes de l’amour, pour qu’à leur tour ils soient des signes vivants du Royaume de justice et de paix, que leur Seigneur a inauguré et leur a confié.


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