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 - 24 avril 2024 - Sainte Marie-Euphrasie Pelletier
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Homélie

Férie de Carême

« S’ils n’écoutent pas Moïse ni les prophètes, quelqu’un pourra bien ressusciter d’entre les morts : ils ne seront pas convaincus ».
Jésus multiplie les signes devant les pharisiens, qui ne se laissent décidément pas convaincre et en demandent toujours davantage. Nous savons par le quatrième Evangile, que le retour de Lazare à la vie, le dernier et le plus éloquent des signes offerts par Jésus pour permettre de discerner son identité, conduit paradoxalement à la décision « de le faire périr » (Jn 11,53). Comment se fait-il que les chefs religieux demeurent à ce point aveuglés ?
A la différence du signe naturel (la fumée, signe du feu) et du signe conventionnel (le drapeau ou la signalisation routière), le signe symbolique ne parle pas de lui-même. Ce que l’on en voit sensiblement renvoie en effet à l’invisible qu’il suggère, mais celui-ci ne s’impose pas comme une évidence. Le signe a besoin d’être interprété pour livrer son sens, mais comment m’assurer que ma lecture est la bonne ?
Jésus nous donne dans la péricope de ce jour la clé d’interprétation des signes qu’il pose : puisqu’il affirme que celui qui n’écoute ni Moïse ni les prophètes, est incapable de découvrir le sens des signes, nous pouvons inférer que la méditation des Ecritures inspirées nous conduira à leur interprétation juste, et dès lors à la connaissance de l’identité de celui qui les accomplit.
De nos jours, alors qu’il est de bon ton d’affirmer la mort du christianisme, le personnage de Jésus n’en reste pas moins au centre de l’intérêt. Hélas, chacun y va de sa propre lecture, interprétant l’événement central de l’histoire à partir de ses aprioris. Un tel subjectivisme ne respecte pas l’exigence d’une authentique ouverture à l’Evangile, dont la dénomination - « Bonne Nouvelle » - ne peut se comprendre que comme l’accomplissement tant attendu, de l’espérance des patriarches et des prophètes. La foi naît de la prise de conscience que ce Jésus de Nazareth accomplit de fait les promesses de Dieu renouvelées tout au long de la première Alliance, et qu’il répond par le fait même au désir le plus profond du cœur de l’homme.
La conversion à laquelle nous sommes invités est particulièrement ardue pour notre culture, qui veille jalousement sur l’autonomie absolue de l’individu ; car il ne s’agit pas de projeter sur le Christ nos schémas de pensée, mais tout au contraire de nous exposer à sa Parole, pour qu’elle fasse la vérité en nous et nous rende libre (Jn 8,32).
Puissions-nous mettre à profit ce temps de carême pour retourner aux sources de notre foi, et relire la vie, la mort et la résurrection de Jésus-Christ sur l’horizon de l’ensemble de la Révélation divine, afin « de comprendre, avec tous les saints, ce qu’est la largeur, la longueur, la hauteur, la profondeur… et de connaître l’amour du Christ qui surpasse toute connaissance ; afin d’être comblés jusqu’à recevoir toute la plénitude de Dieu » (Ep 3,18-19).


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