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 - 16 avril 2024 - Saint Benoît-Joseph Labre
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Homélie

Férie de Carême

« Vous n’avez pas en vous l’amour de Dieu » : parole terrible, qui frappe de plein fouet les hommes religieux à qui Notre Seigneur s’adresse. On ne peut douter que les pharisiens aimaient Dieu : ce n’est d’ailleurs pas ce que Jésus leur reproche ; mais il les interpelle sur la nature de leur amour : « Vous n’avez pas en vous l’amour de Dieu », c’est-à-dire : « Vous ne vous êtes pas ouvert à l’amour qui vient de Dieu, mais vous gardez l’initiative de votre relation avec Lui ». Certes les pharisiens aiment Dieu, mais d’un amour de convoitise : ils se servent de Dieu pour conforter leur prestige de chefs religieux ; ils ne se sont pas laissés envahir par son amour à Lui ; car si l’Esprit de Dieu reposait sur eux, ils auraient cru en Jésus, à qui les Ecritures, Jean-Baptiste et le Père rendent témoignage.
La leçon est claire : la vraie connaissance ne peut procéder que de l’amour de Dieu agissant en nous par l’Esprit Saint. Dieu a non seulement l’initiative dans l’envoi de son Fils, mais nous ne pouvons reconnaître le Christ qu’à la lumière de l’Esprit par lequel le Père nous oriente vers Lui : « Nul ne peut venir à moi si le Père qui m’a envoyé ne l’attire » (Jn 6,44). Or ce qui résiste à l’action de la grâce et fait obstacle à cette reconnaissance salutaire, c’est la philautia, l’amour que nous nous portons à nous-mêmes, véritable idolâtrie de soi qui se trahit dans une quête insatiable de gloire humaine. Dans notre aveuglement, nous pouvons même en arriver à objectiver Dieu, nous prévalant de la connaissance que nous prétendons avoir de Lui, pour accroître notre prestige devant les hommes. Jésus nous avertit clairement : il est impossible de croire - et donc d’être sauvé - aussi longtemps que nous cherchons la gloire qui vient des hommes et non celle qui vient de Dieu seul.
La question que nous pose la liturgie de ce jour est très claire : mon désir de connaître le Seigneur est-il vraiment désintéressé et sincère ? Ou bien ai-je conditionné l’action de l’Esprit de vérité, de manière à ne garder de la Révélation que ce qui me convient ou ce qui peut me servir ?

« Seigneur, tu n’ouvres ton Royaume qu’à ceux dont le cœur est doux et humble, à l’image de ton Fils bien-aimé. Purifie mon cœur du veau d’or de la vaine gloire, que je ne sois pas exclu par ma folie, de l’héritage que tu m’as préparé auprès de toi. »


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