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 - 28 mars 2024 - Saint Gontran
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Homélie

Férie de Carême

La proclamation solennelle qui ouvre notre péricope, rappelle mot pour mot le Prologue du même évangile : « En lui (le Verbe) était la vie, et la vie était la lumière des hommes » (Jn 1,4). Seule la séquence de la lumière et de la vie est inversée : dans le Prologue, le Verbe est présenté comme celui qui possède la vie en plénitude, et cette vie est lumière pour nous qui errons dans les ténèbres de la mort ; alors que dans le passage que nous lisons aujourd’hui, Jésus se présente d’abord comme la lumière venue illuminer les ténèbres de ce monde, pour conduire ceux qui acceptent de le suivre, jusqu’à la source de la vie dont il est le témoin. Nous n’avons dès lors accès à la vie divine, que dans la mesure où nous consentons à nous laisser illuminer par les paroles que Jésus nous adresse : « Le Verbe est la vraie lumière qui éclaire tout homme en venant dans ce monde » (Jn 1,9). Le Christ est « la lumière du monde » parce qu’en lui les événements de nos vies et même notre mort s’éclairent, et trouvent leur sens sur l’horizon du dessein d’amour de Dieu. Aussi « celui qui se laisse conduire par le Verbe ne marche pas dans les ténèbres, mais dans la lumière qui conduit au Père, Source de la vie ».
Le verset que nous méditons fait immédiatement suite au récit de la femme adultère dont Jésus sauve la vie par sa parole de vérité, qui dénonce l’hypocrisie de ses juges, et lui rend la liberté : « Moi non plus je ne te condamne pas. Va, et désormais, ne pèche plus » (Jn 8,11). Ce rapprochement suggère que la lumière qui procède de la Parole de Jésus et qui rend la vie, n’est autre que la miséricorde. « Si nous marchons dans cette lumière, le sang de Jésus nous purifie de tout péché » (1 Jn 1,7), et la « vie éternelle qui était auprès du Père se manifeste à nous » (1 Jn 1,2).
Dans ces jours qui nous acheminent vers Pâques, puissions-nous prendre le temps de venir à Jésus et d’exposer les ténèbres de notre péché à la lumière de sa parole de miséricorde, dans la certitude que « si nous reconnaissons nos péchés, lui qui est fidèle et juste nous pardonnera nos péchés et nous purifiera de tout ce qui nous oppose à lui » (1 Jn 1,9). Libérés de ce qui nous entrave, nous pourrons alors le suivre sur le chemin pascal et recevoir en héritage « ce que le Fils lui-même nous a promis : la vie éternelle » (1 Jn 2,24).


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