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 - 28 mars 2024 - Saint Gontran
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Homélie

Lundi Saint

La coutume d’embaumer les défunts est un acte de piété qu’il faut sans doute interpréter comme une protestation contre la mort et une expression du désir d’immortalité qui nous habite tous. Par contre le geste de Marie - embaumer un vivant - est pour le moins morbide ! Pourtant Jésus confirme son initiative : « Il fallait qu’elle garde ce parfum pour le jour de mon ensevelissement ». Le lien avec la Passion est explicite ; il avait d’ailleurs déjà été suggéré par l’évangéliste dans la précision temporelle au début de la péricope : « Six jours avant la Pâque ». Mais alors quel est le sens de cette action déconcertante et pour le moins anachronique ?
Marie, avec l’intuition sûre de l’amour, a interprété la réanimation de son frère comme le signe de la victoire de Jésus sur la mort si redoutée. Dès lors son geste est une confession de foi en réponse à la question que Jésus avait posée à sa sœur quelques jours plus tôt : « Moi, je suis la résurrection et la vie. Celui qui croit en moi, même s’il meurt, vivra ; et tout homme qui vit et croit en moi ne mourra jamais. Crois-tu cela ? » (Jn 11,25-26). Si Jésus est la résurrection, son corps ne risque pas de connaître la corruption ; il est dès lors inutile de garder ce baume précieux pour en oindre un cadavre sur lequel la mort n’aura aucun pouvoir : mieux vaut l’offrir au Vivant comme une onction d’allégresse. Les effluves nauséabonds qui empêchaient d’ouvrir le tombeau de Lazare - « Seigneur il sent déjà ! » - cèdent la place à « l’odeur du parfum qui remplit la maison » de la vie victorieuse et de la fraternité retrouvée.
Tel est le grand miracle que le Seigneur est venu accomplir pour chacun de nous : il a arraché le voile de deuil et de tristesse qui recouvrait notre visage ; il nous a affranchis de la mort qui nous tenait prisonniers de la peur ; il nous a ouvert les portes de la vie. Libérés de cette angoisse mortelle, nous pouvons nous aussi verser « sur les pieds de Jésus le parfum très pur et de grande valeur » de notre amour, et remplir « la maison » de l’Eglise de la bonne odeur de nos œuvres de charité.
Alors de grandes foules, apprenant que le Seigneur est au milieu de nous, viendront voir les prémisses de cette humanité nouvelle, arrachée à la mort du péché, et rétablie dans sa capacité d’aimer.


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