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 - 16 avril 2024 - Saint Benoît-Joseph Labre
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Homélie

Octave de Pâques

« Rappelez-vous les paroles que je vous ai dites quand j’étais encore avec vous. » Etonnant verset : Jésus Ressuscité n’est-il pas au milieu des siens lorsqu’il leur tient ces propos ? Certes, Il est bien réellement présent avec ses disciples lorsqu’il leur parle ; et pourtant, il faut bien nous rendre à l’évidence : Il n’est plus avec eux comme Il l’était avant la Passion. La résurrection n’est pas la simple réanimation de son cadavre, comme ce fut le cas pour Lazare, le fils de la veuve de Naïn ou la fille de Jaïre. Etre ressuscité signifie vivre de Dieu, en Dieu et pour Dieu dans l’intégralité de tout son être ; c’est vivre de la vie même de Dieu, non seulement spirituellement, mais aussi psychiquement et physiquement. Notre nature est donc appelée à subir une profonde transformation, qui est suggérée dans les Evangiles par la modification de l’apparence du Ressuscité par rapport au Jésus pré-pascal. Toutes les apparitions soulignent ce fait déconcertant : « Dans leur joie, ils n’osaient pas y croire, et restaient saisis d’étonnement ». Marie-Madeleine « aperçoit Jésus qui était là, mais elle ne savait pas que c’était lui » (Jn 20,14) ; après la seconde pêche miraculeuse, Jésus ressuscité dit aux disciples « “Venez déjeuner”. Aucun d’entre eux n’osait lui demander : “Qui es-tu ?” Ils savaient que c’était le Seigneur » (Jn 21,12). Notre-Seigneur apparaît en Galilée à ses disciples à la montagne où il leur avait ordonné de se rendre ; « quand ils le virent, ils se prosternèrent, mais certains eurent des doutes » (Mt 28,17). Cette transformation de l’apparence sensible oblige les témoins à faire un acte de foi. Leur témoignage repose certes sur une rencontre objective avec le Ressuscité ; mais les disciples ont à parcourir un chemin de foi pour reconnaître leur Seigneur. Son identification n’est pas le simple constat d’une évidence sensible, mais une confession de foi que nous sommes invités à faire nôtre.
Parler ainsi ne veut en aucune manière sous-entendre que les témoins privilégiés de la Résurrection n’aurait rien « vu » de plus que nous ; qu’ils ne nous rapporteraient que leur interprétation subjective de la disparition du corps de Jésus, en dehors de toute rencontre objective avec le Ressuscité. Le récit évangélique de ce jour contredit radicalement cet excès : aux disciples « frappés de stupeur parce qu’ils croyaient voir un revenant », Notre-Seigneur montre ses mains et ses pieds transpercés. Et pour couper court à toute hésitation quant au réalisme de leur expérience, il mange devant eux un morceau de poisson grillé. Jésus est donc bien ressuscité corporellement, mais son corps glorifié n’est plus identique à son corps passible. La glorification pascale l’a affecté au point de nécessiter davantage qu’une simple reconnaissance sur base de l’apparence sensible pour constater sans l’ombre d’une hésitation, qu’il s’agit bien du Crucifié.

« Seigneur, dans ce monde pour qui la foi est synonyme de crédulité infantile, de superstition désuète, voire de maladie mentale, donne-nous de tenir fermes dans la profession de notre foi. Donne-nous faim et soif de te rencontrer dans ta Parole et dans ton Pain partagé, afin que notre témoignage, rendu dans la force de l’Esprit Saint, soit crédible et porte du fruit pour ton Royaume. »


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